Élevage bovin

Unity, la plus jeune Prim’Holstein noire du Sia

Bertrand et Nathalie Derly sont éleveurs laitiers sur la commune d’Aubvillers depuis 2001. Ils possèdent un troupeau de cinquante Prim’Holstein et un atelier de transformation. Dans ce troupeau, une vache a été sélectionnée pour représenter l’exploitation au Concours général agricole «animaux» du Salon international de l’agriculture. «À la base, elle était suppléante. Elle n’avait pas pu être observée par l’inspecteur, car elle n’avait pas encore vêlé.» Après l’envoi de quelques vidéos de l’animal et plusieurs désistements, Unity va finalement pou-voir participer au concours.

Intérêt pour la génétique

C’est l’intérêt pour la génétique qui pousse l’éleveur à toujours se dépasser : «L’objectif est de réaliser des accouplements qui nous permettent d’avoir de belles vaches», assure Bertrand. Après trois participations, le sentiment de fierté est toujours aussi présent : «C’est toujours une satisfaction de pouvoir participer, car les sélections ne sont pas faciles.» L’éleveur doit d’abord passer par des concours départementaux, puis régionaux, pour espérer atteindre le concours national.Unity a rempli toutes les conditions et, dans quelques jours, elle prendra la direction de Pa-ris. À tout juste 24 mois, elle est la plus jeune vache du concours Prim’Holstein noire. «Unity est née grâce à un embryon que j’ai acheté auprès d’un élevage en Bretagne», précise Bertrand Derly. C’est la motivation de son fils, Julien, qui l’a poussé à prendre cette décision : «Julien était vraiment motivé par l’élevage et les concours. J’ai donc pris la décision d’acheter des embryons de haute valeur génétique pour améliorer notre troupeau.» À l’issue de cet achat de quatre embryons, trois veaux, dont Unity, sont nés.

Tel père, tel fils

Unity va être jugée selon différents critères, le plus important étant sa morphologie, puis, dans un second temps, sa production minimale. «La vache va être jugée sur son ensemble, mais les juges prêteront une attention particulière à ses mamelles.»Pour l’éleveur, ce concours permet de montrer que les vaches ont su s’adapter à l’évolution des modes de production : «Nos vaches ont su s’adapter à la mise en place de systèmes plus modernes. Le Sia, c’est plus qu’une vitrine, c’est l’occasion de montrer ce qu’est l’agriculture de demain.»La vache Prim’Holstein est la première race en France en termes d’effectifs. Et malgré l’expérience de l’éleveur, c’est son fils Julien, actuellement en deuxième année de BTS, qui va présenter Unity lors du concours. Du haut de ses 18 ans, il se présente également pour la finale des cent meilleurs jeunes pointeurs Prim’Holstein. «J’amène la vache jusqu’à Paris, et après, il gère : c’est lui qui va monter sur le ring», explique le père, ravi.Pour se mettre dans des conditions réelles, la vache a été isolée afin d’éviter tout risque d’accident. Son rythme d’alimentation a également été modifié : «Elle reçoit trois repas par jour, du foin à volonté et une traite avec douze heures d’intervalle pour ne pas abîmer ses mamelles inutilement.»Unity a pris la route vers Paris ce vendredi 21 afin de se préparer pour le concours, qui aura lieu le lundi 24 février.