Carburant
2022, une année «exceptionnelle» pour la filière bioéthanol
La filière bioéthanol a connu une embellie en 2022, portée par l’inflation des carburants. Moins chères que les autres essences, les essences E85 et E10 ont connu respectivement des hausses de parts de marché de 1,5 et 5 points.
La filière bioéthanol a connu une embellie en 2022, portée par l’inflation des carburants. Moins chères que les autres essences, les essences E85 et E10 ont connu respectivement des hausses de parts de marché de 1,5 et 5 points.
L’année 2022 a été «exceptionnelle» pour la filière française du bioéthanol porté par son positionnement bon marché parmi les essences. Première satisfaction : un quasi-doublement des volumes de Superéthanol-E85 (85 % d’éthanol) consommés (+ 83 %), rapporte la Collective du bioéthanol (fabricants) dans un communiqué le 24 janvier. Filière récente lancée par Ford en 2010, le Superéthanol occupe désormais 6,5 % du marché des essences, contre 4 % l’an passé. Côté offre, 550 nouvelles stations-service en proposent désormais, portant le total à 3 300 stations (sur environ 11 000 en France).
Croissance du parc automobile
Depuis leur autorisation en 2017, la filière se développe principalement grâce aux ventes de boîtiers électroniques de conversion E85 homologués. Ils permettent à des moteurs essence conventionnels d’utiliser de l’E85. Leurs ventes ont quasiment triplé en 2022, à 85 000 unités contre 30 000 en 2021, pour atteindre un parc de 220 000 voitures équipées de ces dispositifs. Mais les ventes de voitures neuves équipées d’origine sont aussi en croissance ; leur parc est passé de 46 000 à 81 000 voitures en un an. La France compte un parc d’environ 38 millions de voitures.
L’E10 profite aussi de l’embellie, avec une hausse de 5 points de sa part de marché, à 56 % des essences, devant le SP98 (19,7 %) et le SP95 (17,8). Plus largement, l’essence continue sa progression (+10,7 % en 2022), tandis que le diesel stagne (- 0,4 %).
Objectif 8 % en 2023
La raison de cette dynamique est simple : la pression sur les prix s’accentue dans un contexte d’inflation et l’essence continue de prendre le dessus sur le diesel, en lien avec les politiques de lutte contre la pollution de l’air. Fin janvier, l’E85 était moins cher de 0,76 € le litre en moyenne que l’essence SP-E10 (10 % de bioéthanol), rappelle la Collective. Pour l’an prochain, la filière espère poursuivre la dynamique, en atteignant notamment 8 % des parts de marché avec l’E85 et 60 % pour l’E10.
À plus long terme, l’horizon réglementaire semble tumultueux, avec l’obligation pour les constructeurs de ne plus vendre en Europe que des voitures n’émettant aucun CO2 à l’échappement d’ici 2035. La filière estime qu’«il y a un avenir pour les voitures hybrides rechargeables flex-E85 fonctionnant avec du Superéthanol-E85 100 % renouvelable».