Les agriculteurs italiens très inquiets pour l’avenir du chanvre industriel

Avec l’entrée en vigueur le 11 avril dernier du décret « sécurité » du gouvernement italien, c’est toute la filière chanvre ultra-alpine qui retient son souffle. Ni le lobby des associations de chanvre, ni celui des grandes centrales agricoles, ni le soutien des parlementaires de la majorité et de l’opposition ne sont parvenus à faire plier le gouvernement.
Le décret qu’il a publié assimile le chanvre industriel dont le taux de THC est inférieur aux limites légales italiennes et européennes* à un stupéfiant. Si le secteur du cannabis léger est impacté, c’est surtout celui du chanvre à destination des secteurs de la cosmétique, de la construction écologique, de l'alimentation et du textile qui prend du plomb dans l’aile. Car cette l’industrie chanvrière pèse environ deux milliards d’euros et emploie 22 000 personnes. « Ce décret, c'est comme si on interdisait le thé à la camomille parce qu'il peut rendre ivre » a ironiquement commenté Adriano Margiotta, l’un des fondateurs de Canapa Sativa Italia.
« Un secteur en pleine croissance qui risque maintenant d'être annulé par une réglementation qui ignore le potentiel économique, environnemental et social de cette chaîne d'approvisionnement », a ajouté Stefano Masini, responsable de l'environnement à la Coldiretti. La Confagricoltura a exprimé « sa vive préoccupation quant au contenu du ‘‘Decreto Stralcio’’, qui risque de paralyser tout le secteur et de laisser des milliers d'exploitations dans l'incertitude ».
(*) moins de 0,3 % de THC, sans effet psychotrope ou narcotique