Abattoir de Montdidier : liquidation judiciaire prononcée !
Le délibéré a été rendu ce mercredi 30 janvier : l’abattoir de Montdidier fait l’objet d’une liquidation judiciaire.
Ce n’est une surprise pour personne. Entre les arriérés à payer, ainsi que les frais à engager pour des travaux de mise aux normes, plus élevés qu’annoncés, la liquidation judiciaire, qui pendait au nez de la société gérant l’abattoir de Montdidier, a été prononcée. Le dossier, à l’ordre du jour du tribunal de commerce, le 25 janvier dernier, s’est donc clos ce mercredi avec la restitution du délibéré prononçant la liquidation judiciaire.
Pour la mandataire judiciaire, «les perspectives de redressement paraissent sérieusement compromises dès lors notamment qu’un nouveau rapport d’inspection (...) a mis en lumière diverses prescriptions antérieures non satisfaites». Au nombre desquelles l’analyse des rejets en amont et en aval de la station de prétraitement des animaux, l’établissement d’un état des lieux du site, la mise en place d’un échéancier de travaux… Compte tenu du coût des investissements à réaliser et de la faible marge bénéficaire de la société, «la mise en place d’un plan de redressement n’est pas envisageable», conclut-il. Les juges ont suivi.
Sur la crête raide
La série des mauvaises nouvelles avait commencé bien avant. En janvier 2018, l’abattoir était déjà au tribunal, correctionnel cette fois-là, pour des infractions en lien avec les risques d’insalubrité et de souffrance animale. Suivait le coup de semonce de la Direction départementale de la protection des populations, qui tirait la sonnette d’alarme sur les conditions d’abattage des porcelets. Conséquence : le 13 novembre dernier, l’abattoir perdait l’agrément d’abattage des porcelets. Un vrai coup dur.
Et comme «les emmerdes, ça vole toujours en escadrille», pour paraphraser Jacques Chirac, le 25 octobre dernier, l’abattoir était placé en redressement judiciaire. La liquidation était l’étape suivante. Elle vient d’être franchie. «La balle est désormais dans le camp des repreneurs. Ce qui est important, également à présent, c’est que soit préparé un plan social. Il y a des salariés derrière», commente le président du Département, Laurent Somon.
Les repreneurs, notamment les établissements Guy Lagache et la SAS Sauvage Viande, s’interrogent encore sur la viabilité économique de l’outil. Silence radio de leur côté pour le moment. Aucun ne veut parler au nom des autres, ni en son nom propre, tant qu’une décision collective n’est pas prise. Reste que, selon Jean-Michel Serres, «on a un besoin d’un outil d’abattoir totalement indépendant des abattoirs du Nord et du Pas-de-Calais. Il faut éviter à tout prix les surcoûts de transport que cela représenterait». Chapitre clos ?