Ailly-le-Haut-Clocher : lait, lin, fécule, des filières à développer
Mathieu Bilhaut a tenu l’assemblée générale du canton d’Ailly-le-Haut -Clocher sur la thématique des filières à consolider dans le secteur porc, mais les travaux ont focalisé sur le lait, le lin et la fécule.
Concernant le lait et la fécule, ce fut l’occasion de faire le point sur les dernières annonces des aides couplées dans ces filières. En effet, l’enveloppe allouée à la fécule et au houblon laisse entrevoir une persistance partielle des aides couplées en fécule, à hauteur d’environ 150 à 200 €/ha en moyenne. Outre ce niveau, la filière compte sur un soutien spécifique transitoire sur les deux prochaines récolte.
«Pour la fécule, nous travaillons sur plusieurs points», a annoncé Gilbert Duchemin, vice-président de la Fdsea. «L’aide couplée à venir pourra correspondre à un quart - un tiers de l’aide couplée de 2012. A terme, ce sera à l’industriel de valoriser davantage le produit. Les négociations ont progressé dans ce sens au cours des dernières campagnes, et il faut continuer à être exigeant côté producteurs. Enfin, pour permettre la transition, tout soutien, même temporaire sera un amortisseur nécessaire et bienvenu».
Côté lait, les débats ont porté sur l’avenir de la filière et des sites de production. «C’est clair, il n’y a pas un modèle en lait. Le bon modèle, c’est celui qui permet le bon équilibre financier, humain, organisationnel pour l’éleveur, et ce qui va pour l’un ne va pas pour l’autre», a commenté Olivier Vermes, vice-président de Lact’Union.
Les anti élevages : une minorité
Plusieurs participants ont par ailleurs exprimé le sentiment d’être de plus en plus isolés ou stigmatisés par leur voisinage. Pour autant, et malgré une surmédiatisation chronique liée aux élevages, les citoyens expriment en général leur attachement à la population agricole, et aux éleveurs en particulier. «Il y a toujours des personnes pour critiquer, attaquer, stigmatiser, et ce pas seulement à l’égard des agriculteurs et des éleveurs. Mais ça reste une minorité et malheureusement on les retrouve sur tous les sujets», ont commenté les maires présents. Autant passer au-dessus et s’intéresser ou s’appuyer sur les gens de bonne foi.
Donc côté soutien, les éleveurs se sont dits en attente d’un vrai soutien au développement et à la modernisation, ce que la réforme de la PAC «promet» sur le second pilier. Car au cours des derniers mois, le PMBE a connu quelques insuffisances de crédits disponibles et cela a pénalisé certains des trop peu nombreux dossiers montés en 2013.
Enfin, Antoine Berthe, président de la Calira a dressé un tableau de l’économie de la filière lin à l’échelle internationale. «C’est un marché quasi exclusif entre la France et le Benelux côté production, et la Chine et à présent un peu l’Inde côté acheteur. Même si chacun essaie de garder un peu pour soi ses informations, le marché aujourd’hui est bien dans une situation de stocks historiquement faibles, et de demande soutenue en volume et en prix».
Dès lors, faut-il augmenter les emblavements ? «La France via son interprofession a fait le choix il y a quelques années de réduire les surfaces. La sole et les volumes teillés ont été réduits de 20%», souligne Antoine Berthe. «Sans inciter aveuglément au sur-emblavement qui pourrait sur plusieurs années re-déréguler les marchés, il serait aberrant en 2014 de ne pas produire du lin quand le marché est sain et que les cours sont là». De surcroît, le lin trouve naturellement sa place dans les rotations, qui devront à terme être diversifiées.
La diversification, la valeur ajoutée, l'agronomie et la transformation sur place sont les points communs des trois filières qui ont fait l’ordre du jour. Des points communs qui engagent à les soutenir et les défendre pour garantir la stabilité et la durabilité des systèmes d’exploitation.