Disparition
Le pape François, un allié fidèle du monde agricole, est mort
Disparu ce 21 avril 2025 à l’âge de 88 ans, le pape François n’a cessé de porter haut la voix de ceux qui vivent de la terre. Retour sur l’engagement discret mais constant du souverain pontife en faveur d’une agriculture à taille humaine.
Disparu ce 21 avril 2025 à l’âge de 88 ans, le pape François n’a cessé de porter haut la voix de ceux qui vivent de la terre. Retour sur l’engagement discret mais constant du souverain pontife en faveur d’une agriculture à taille humaine.

Dans les rangs du Vatican, rares sont ceux qui parlent d’agriculture. François, lui, l’a fait. Pas une, mais plusieurs fois. Non pas par opportunisme, mais par conviction. Le pape d’origine argentine aura su faire de la cause paysanne un fil rouge de son pontificat.
Agriculture familiale : « Un moteur d’avenir »
C’était en mars 2024. Dans un message adressé à la 8e conférence du Forum rural mondial, le pape rendait hommage à celles et ceux qui, « avec respect et douceur », cultivent la terre. Une reconnaissance explicite pour les agriculteurs familiaux, qu’il qualifiait de « moteurs de l’avenir », malgré des conditions de vie souvent rudes et un manque cruel de moyens.
Ce n’était pas la première fois qu’il prenait position. Dès 2019, à l’occasion du lancement de la Décennie des Nations Unies pour l’agriculture familiale, il saluait leur rôle « irremplaçable » dans la lutte contre la faim. Le message était clair : face à une agriculture industrielle à bout de souffle, le modèle familial restait, selon lui, une voie de salut.
Dans son encyclique Laudato Si’, publiée en 2015, François liait déjà écologie, justice sociale et agriculture. Il dénonçait les excès d’un système économique qui sacrifie les sols au nom du profit. Pour lui, l’agriculture devait retrouver le sens du rythme, de l’équilibre, du vivant. Pas question de transformer la terre en machine à rendement.
Opposé à la spéculation alimentaire
Autre prise de position marquante : celle de 2023, quand le pape François s’en est pris à la spéculation sur les matières premières agricoles. Pour lui, utiliser la nourriture comme une arme économique ou politique est un scandale moral. Il appelait les acteurs du secteur à choisir la solidarité plutôt que le profit à tout prix.
François, une voix rurale au cœur de Rome
Si le pape François n’a jamais tenu une bêche ni conduit un tracteur, il a écouté, compris, et surtout, défendu le monde agricole avec une constance rare chez les chefs d’État spirituels. Une voix puissante, respectée, qui manquera à ceux pour qui nourrir l’humanité est un sacerdoce quotidien.