Appréhender les moyens de lutte contre les maladies du blé
Le premier traitement est-il toujours nécessaire ? Les produits de biocontrôle sont-ils des partenaires efficaces ? Quelle est la situation de la résistance des champignons ? Voici quelques-unes des questions qui trouvent leurs réponses dans les essais conduits sur les maladies du blé durant la dernière campagne.
Avec environ 17 qx/ha de nuisibilité, soit 19 % du rendement à l’échelle nationale, les maladies sur blés pendant le printemps 2018 ont exercé une pression dans la moyenne de ces dix dernières campagnes (17,3 qx/ha).
Mais la campagne 2018 est surtout marquée par une inversion des conditions climatiques entre le nord et le sud du pays : humidité et fraîcheur dans le Sud ont favorisé la septoriose et ralenti la rouille brune, tandis qu’un début de sécheresse dans le Nord a eu l’effet inverse.
Septoriose au Sud...
Au sud d’une ligne Bordeaux-Lyon, la septoriose restera une maladie majeure pour cette campagne : l’inoculum, très présent dès la fin mars, profite des pluies régulières du printemps pour contaminer chaque étage foliaire.
Ces pluies incessantes, accompagnées de températures très fraîches à partir de fin avril, ont en parallèle ralenti la progression de la rouille brune, qui n’a été observée que tardivement sur blé tendre et blé dur. La maladie s’est peu développée à la floraison sur parcelles traitées au stade dernière feuille, mais a laissé la place aux fusarioses (dont Microdochium spp.) très fréquentes cette année dans le Sud.
...beaucoup moins au Nord
A l’inverse, dans le Nord, le mois d’avril très chaud a fortement ralenti la progression de la septoriose : la montaison des blés se déroule en un temps record, si bien que les feuilles sortent plus vite que la maladie ne progresse. Les premiers symptômes de septoriose sont tardifs et la maladie reste sous contrôle. Quant à la rouille brune, elle est apparue tardivement, à partir du mois de mai, de manière très hétérogène selon les secteurs, mais avec une intensité parfois très marquée sur variétés sensibles.
Dans ce contexte parasitaire atypique, les essais maladies sont riches d’enseignements. Cette synthèse (cf. tableau) propose de revenir sur les maladies les plus fréquemment rencontrées cette année : piétin échaudage, rouille brune, septoriose, fusariose (comportement des variétés, efficacité des spécialités disponibles ou en attente d’homologation, positionnement des traitements, repères pour 2019).