Artère des Hauts de France II : premier bilan du chantier
Le chantier de pose du gazoduc à travers la Somme est presque achevé.
Le chantier de pose du gazoduc Artère des Hauts de France 2 arrive bientôt à son terme. Il ne reste que 13 km au sud d’Arvillers. La remise en état de ce tronçon a été arrêtée fin octobre et doit redémarrer au printemps prochain en fonction des conditions climatiques. Daniel Roguet, président de la chambre d'agriculture, a souhaité établir un retour d’expérience sur ce chantier. Il a réuni à cet effet les référents agricoles (un par commune) qui avaient été nommés pour en suivre le déroulement. Connaissant bien le terrain, ils avaient été questionnés pour définir les modes opératoires avant le démarrage des travaux. «La partie technique définie dans la convention locale est novatrice par rapport à l’Artère de France 1», a souligné Daniel Roguet.
Pour suivre ce chantier, la chambre d'agriculture avait nommé un pédologue référent appuyé par deux conseillers et un juriste. Pendant toute la durée des travaux un conseiller était présent afin de pouvoir réagir dès qu'un problème survenait. «Comme prévu dans la convention locale d’application, un suivi hebdomadaire était effectué avec les représentants de GRT gaz. Lors de ces réunions, les conseillers de la chambre d’agriculture faisaient état des données de météo France et il était alors décidé si le chantier pouvait se poursuivre ou non», a expliqué Olivier Ancelin, ingénieur à la chambre d'agriculture ; insistant sur l'importance de ces données météo, car «pour obtenir un arrêt de chantier quand cela s'est imposé, il a fallu bien argumenter». Il convient de préciser que les arrêts de chantier ont représenté environ 22 jours ouvrés et occasionné un coût de 2 millions d’euros.
Lors de cette réunion les points positifs et négatifs du chantier ont été exposés par les conseillers de la chambre d’agriculture. Les référents ont apportés leur connaissance du terrain (voir encadré). Tous ont relevé un point négatif : la gestion de l’entretien des cordons de terre végétale. Une difficulté qui a été en partie provoquée par la durée de la remise en état : six mois au lieu des trois mois prévus. Les référents agricoles ont insisté pour que ce point soit amélioré car les adventices comme les chardons, daturas et autres mauvaises herbes ont été très envahissants et pénalisantes.
«Ce retour d’expérience est très intéressant pour ce chantier qui a mobilisé plusieurs entreprises et des centaines de salariés, a conclu Daniel Roguet. Et il sera bien utile pour présenter une synthèse au maître d’ouvrage, GRT gaz et au comité de pilotage élargi».
Les points positifs
- Le retour d’expérience sur le chantier Haut de France 1 qui a permis au comité de pilotage de mieux définir les travaux opératoires.
- La définition d’un interlocuteur unique chez GRT : un correspondant chambre d’agriculture et un référent agricole.
- La sensibilisation des agents de chantiers qui ont pris conscience de l’impact des travaux sur les terres agricoles.
- Les visites de terrain avec mesures, le suivi pluviométrique, la réunion hebdomadaire de chantier.
- La prise en compte des conditions météo dans l’organisation du chantier.
- Les essais au champ dans différents types de sol ayant permis d’éviter les problèmes agronomiques.
- Le décapage : analyse des méthodes en retenant les plus intéressantes selon les secteurs traversées.
Les points négatifs
- Un recadrage nécessaire, la chambre d’agriculture n’étant pas associée à la reprise du chantier.
- Le décapage a entraîné une longueur dans l’avancée du chantier.
- L'inertie parfois entre la décision et l’application sur le terrain.
- Le traitement des points spéciaux à améliorer (peut être une protection par un plat- bords).
- La circulation de l’eau pour éviter les mares, la boue.
- Les locatiers ne sont pas formés et ne suivent pas la convention locale.- L’entretien des cordons de terre végétale
Repères
• Démarrage du chantier le 25 mars 2013
• Deux lots distincts : Nord –Corbie vers Nédon (25 km dans la Somme sur 70) - Sud-Corbie vers Cuvilly (40 km dans la Somme sur 50)
• Deux entreprises : Nord : Gpt franco-belge (SPAC Denys) - Sud : Groupe Alllemand (Streicher)
• Environ 300 à 400 personnes sur le chantier