Bovin lait : un nouvel index sur la santé du pied
Gènes Diffusion est la première entreprise française à proposer un caractère «résistance aux lésions» du pied dans son catalogue de reproducteurs holstein.
Le 18 juin, l’entreprise de sélection Gènes Diffusion a annoncé, la première, qu’elle disposait de marqueurs génomiques associés à la «santé du pied» des holstein. Autrement dit, elle pense pouvoir évaluer génétiquement la résistance aux boiteries des vaches laitières françaises. Comme c’est déjà le cas en Hollande et au Danemark depuis plusieurs années, les taureaux reproducteurs holstein de Gènes Diffusion seront bientôt notés en fonction du caractère «Résistance aux lésions» en sus des traditionnels caractères de production, de morphologie et de reproduction.
Les lésions du pied, ou boiteries, sont aujourd’hui la troisième cause de réforme des vaches laitières, derrière les problèmes de reproduction et les mammites. Leur impact économique est estimé par Gènes Diffusion à environs 55 euros par an et par vache. Et le problème est croissant. «Avec l’agrandissement des tailles de troupeau et l’industrialisation de la production, cela devient un fléau», constate Frédéric Lepoint, responsable du schéma de sélection Gènes Diffusion.
Ulcère de la sole, dermatite, bleime et limace
L’apparition de lésions du pied chez une vache laitière est en partie héritable génétiquement.
Depuis trois ans, plusieurs équipes françaises de chercheurs cherchent à isoler les marqueurs associés à une apparition plus fréquente de lésions. La collecte de données fiables sur les ces dernières était leur principal challenge. A ce jeu, c’est l’équipe de Gènes Diffusion via sa plateforme de recherche privée GD Scan, basée à Lille, qui revendique la victoire.
En génotypant plus de 1700 vaches atteintes de lésions, l’entreprise nordiste a isolé les marqueurs associés à l’apparition de l’ulcère de la sole, la dermatite, la bleime et la limace. Elle classera désormais ses taureaux, selon un caractère «Résistance aux lésions (LR)» qui compile des index de résistance à ces quatre affections.
Pour Didier Boichard, directeur à l’Inra d’une équipe de chercheurs concurrente, la victoire de Gènes Diffusion est à nuancer : «Avec une population de cette taille, la précision est encore faible, il faudrait plutôt 10 000 vaches». Qu’importe, Gènes Diffusion intégrera dès cet été le critère «Résistance aux lésions» à son catalogue de taureaux et à son service de génotypage de vaches.
Les premiers taureaux génomiques en race charolaise
L’évaluation génomique des animaux arrive dans la filière bovin viande. Gènes Diffusion a présenté, le 18 juin, la première indexation génomique pour la race charolaise. Elle porte sur dix caractères, quatre de production (naissance, croissance, vêlage, lait), quatre de morphologie (longévité de la mamelle, fonctionnalité des trayons, solidité des aplombs arrières, locomotion), et deux de comportement (comportement, instinct maternel). Gènes Diffusion intégrera, cet été, cinq taureaux «génomiques», non testés sur descendance, et proposera une qualification génomique des animaux charolais à ses adhérents.