Calipso : une coopérative solide sur le métier
Activité et performance confirmées pour Calipso.
C’est au théâtre municipal d’Abbeville que la coopérative Calipso a convié ses adhérents en assemblée générale le 5 décembre dernier. 200 d’entre eux ont pu suivre les travaux menés par Hubert Bray, président, David Favier, directeur et Patrick Lechantre, responsable «appro».
Dans son discours introductif, Hubert Bray a dressé la rétrospective de l’année écoulée, pointant les changements et incertitudes, tant à l’échelle internationale, nationale ou très locale.
Récolte 2012 : les cours mondiaux ont compensé la valeur
La campagne commercialisée (récolte 2012) s’est inscrite dans une réelle instabilité, avec des récoltes en berne au niveau mondial, qui ont engendré des stocks faibles en fin de campagne, et donc des tensions à la hausse sur le prix.
Malgré tout, la commercialisation de la récolte 2012 n’a pas été de tout repos pour Calipso : la qualité fut inconstante avec une partie non négligeable des blés qui s’est détériorée en fin de cycle, et a basculé dans la catégorie BAU. Dans le même temps, malgré une campagne d’export active, les exigences de commercialisation de Senalia ont été réévaluées à la hausse et ont accru la pression sur la mise en marché et l’allottement.
Malgré tout, la coopérative a poursuivi sa campagne et a segmenté ses débouchés de manière à aboutir à une performance commerciale inaltérée pour l’année 2012 (cf. tableaux).
Récolte 2013 : qualité et quantité
A l’inverse de la récolte 2012, celle de 2013 a connu de grandes incertitudes techniques, tant les conditions d’implantation ont été compliquées partout et épouvantables localement, notamment dans le secteur des Bas Champs. Mais les premiers résultats ont été encourageants, surtout en blé. En prenant la décision de préserver la qualité grâce à un accompagnement sur les frais de séchage entre 15 et 16% d’humidité, la coopérative a enregistré une forte hausse de sa collecte qui repasse de 172 801 tonnes en 2012 à 191 216 tonnes en 2013, soit une hausse de 11%.
La campagne commerciale a débuté dans un contexte lourd : récoltes abondantes (les barres de 900 millions de tonnes et 700 millions de tonnes ont été dépassées en maïs et en blé), mais à la vue de la qualité décevante des blés de la mer Noire, d’un démarrage spectaculaire de la campagne d’export, et d’une révision à la hausse des besoins, comme en Egypte ou en Chine, le marché s’est ressaisi fin septembre et se consolide depuis. Une tendance qui ne devrait pas se retourner jusqu’à la sortie de l’hiver, car au cours des prochaines semaines, les seules analyses à venir ne peuvent osciller qu’entre stabilisation des prévisions de récolte 2014, ou dégradation du fait des conditions climatiques. Au demeurant, dans l’hypothèse d’un maintien au niveau actuel, la coopérative entrevoit clairement de compléter les prix d’acompte, et ce dès janvier prochain.
Partenariats et projets
La vie de la coopérative, sur l’exercice écoulé, se mesure aux réalisations : la construction d’un magasin de stockage phytosanitaires aux normes à Franleu pour la zone Sud, des aménagements et acquisitions sur les différents sites, des partenariats qui se poursuivent, tant avec la coopérative La Flandre (basé à Bergues) qu’avec Noriap sur le projet Semences Fourragères de Picardie, pour lequel l’association s’est faite sous la forme la plus efficace pour le bassin. En interne, la coopérative met à nouveau l’accent sur l’informatique au service de la relation adhérent, un «serpent de mer» qui devrait voir le jour en 2014.
Un œil sur l’élevage
Si le secteur de Calipso s’avère agronomiquement performant en 2013, il n’y demeure pas moins une forte activité d’élevage. La coopérative est en prise directe avec celle-ci, tant pour les fonctions d’approvisionnement (les aliments du bétail et les divers dont le tubulaire et le petit matériel pèsent le quart du chiffre d’affaires «appro») que pour la dynamique territoriale. Sur ce point, l’année 2013 s’inscrit dans une forte morosité qui se traduit par des arrêts de production en lait et par une ambiance «plombée». Que ce soit par la rentabilité, la réglementation ou le sens politique de la future PAC, la situation de l’élevage est revenue comme une attente majeure tant dans les propos d’Hubert Bray que dans ceux de Daniel Roguet, président de la chambre d’agriculture. En parallèle, Calipso entend garder ses marges de manœuvre et de liberté sur l’aliment du bétail, secteur en perpétuelle évolution structurelle.
La performance économique
Au final, l’exercice 2012-2013 s’achève avec un chiffre d’affaires de 76 379 k€ pour Calipso, dont 43 373 k€ pour l’activité de collecte et 31 803 k€ pour l’approvisionnement. La valeur ajoutée est de 4 651,5 k€, soit 6,1% du chiffre d’affaires, l’excédent net avant impôt de 937 205 €. Le résultat net est de 936 467 €, ce qui amène des ristournes de 2 € sur le colza et le maïs, 10 € sur l’avoine et les féveroles, et 15 € sur le seigle. Côté appro, Calipso ristourne 5% sur les phytosanitaires, 2% sur le matériel d’élevage, 2 € par dose de maïs et tonne d’aliments simple, 9 € par tonne d’aliment composé et 10 € par tonne d’engrais binaire.