Cap Seine réunit ses adhérents au champ pour ses Eco’régionales
Ce mardi 12 juin, la coopérative Cap Seine recevait ses adhérents du secteur Nord au silo de Marcelcave et aux plateformes d’essais environnantes. L’occasion d’échanger aussi avec les responsables de la coopérative des projets du groupe.
Les traditionnelles présentations de variétés ont permis aux adhérents d’apprécier la performance des nouveautés de blé et de leur résistance aux maladies.
Sur ce terroir où les limons côtoient les biefs à silex et les blancs, les variétés KWS Extase Pastoral et Chevignon semblent tirer leur épingle du jeu face au climat particulier de 2018 et aux maladies. Après un début de printemps où la rouille jaune s’est légèrement fait remarquer, les maladies sont restées plutôt calmes cette année. La septoriose n’est apparue qu’en mai, après les premiers gros épisodes pluvieux et les fortes températures. Pluies et températures chaudes qui n’ont fait que se succéder depuis, y compris pendant la floraison des blés. Les risques fusariose et mycotoxines sont sur toutes les lèvres, mais ce risque est très différent d’une parcelle à l’autre eu égard aux différentes variétés, dates de floraison et précédent culturaux ; d’où l’importance de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier ! Les premiers symptômes apparaissent seulement, tout comme la rouille brune qui se réveille quinze jours plus tôt que l’an passé.
La génétique : mieux vaut prévenir que guérir
Les échanges se poursuivent sur les dates de semis et leur importance renforcée cette année face au risque pucerons et cicadelles. Ces ravageurs un peu «oubliés» de l’automne seront à surveiller très activement désormais, suite au retrait des traitements de semences qui les visaient. Les semis précoces étant plus exposés à ces insectes, ils risquent d’être plus touchés par les virus (JNO et/ou WDV) ou auront besoin d’être plus protégés. Dans les précédents et terres qui le permettront, il faudra essayer de retarder un peu la date de semis pour minimiser le risque et l’impact de ces attaques. A noter qu’en orge, il existe des variétés récentes qui expriment peu, voire pas, les symptômes de la JNO et qui limitent donc le besoin de protection face aux pucerons. C’est le cas pour Amistar, Visuel et la nouveauté Margaux. Cette tolérance n’a pas encore été détectée chez les blés.
Le sol : bien le comprendre pour mieux le valoriser
Trois profils de sols creusés dans trois parcelles prêtées par des adhérents de la coop ont particulièrement retenu l’attention des agriculteurs. Une approche sol très enrichissante pour permettre à l’agriculteur de mesurer les impacts de sa structure, sa composition et la vie du sol sur la performance de la parcelle. Un premier profil dans un limon profond particulièrement vivant a permis de voir des chevelus racinaires empruntant les galeries de vers de terre descendre à plus d’un mètre, de quoi permettre à la plante de puiser en profondeur !
On y voyait aussi les effets du labour, tant sur la décomposition de la matière organique que sur la dilution des graines adventices. Un deuxième profil plus crayeux, mais avec une couche superficielle riche en matière organique et régulièrement décompactée n’aurait pas été soupçonné au vu de la parcelle plutôt dense et belle, mais qui avait largement profité d’un arrosage régulier durant cette campagne. Le troisième était situé dans une parcelle d’essais d’intercultures, troisième thème de ces visites ; de quoi mesurer leur impact sur la restructuration des sols.
Cette diversité de sols sur une zone de moins de 5 km de long, illustrait parfaitement l’intérêt d’investissements pour bien comprendre les potentiels de sa parcelle qui peuvent être très différents à l’intérieur même de celle-ci. Identification de l’hétérogénéité par conductimétrie, analyses de sol par zone d’hétérogénéité… autant d’outils disponibles aujourd’hui dans les solutions d’agriculture de précision, tels que be Api by Cap Seine.
La convivialité était de mise puisque la journée s’est terminée autour d’un barbecue et d’échanges à bâtons rompus sur la météo de cette fin de cycle, les débats autour de la séparation du conseil et de la vente, et sur le projet de fusion entre Cap Seine et Interface Céréales (Dreux).