Caudophagie dans les élevages porcins : l'Europe s'engage
«Très peu d’actions tangibles ont été prises» en France pour éviter la caudophagie dans les élevages de porcs, estime la Commission dans un rapport publié le 25 février. Ce document fait suite à un audit de la DG Santé en juin 2019 dans deux abattoirs et deux élevages porcins. Les inspecteurs soulignent le «besoin urgent d’amélioration des conditions d’élevage dans le secteur porcin».
D’après la directive porcs (2008/120/EC), les éleveurs doivent mettre à disposition des animaux des matériaux manipulables afin d’éviter qu’ils se mordent entre eux. Une alternative est la caudectomie (coupe de la queue), qui est interdite «sur une base de routine, mais uniquement lorsqu’il existe des preuves que des blessures (…) ont eu lieu» (arrêté du 16 janvier 2003). «L’autorité centrale compétente (le ministère de l’Agriculture, ndlr) estime que l’incidence de la coupe de queue en France dépasse 99 %. C’est de la coupe de queue pratiquée en routine», peut-on lire dans le rapport. Dans un arrêté paru le 27 février au JO, la France a précisé la liste des matériaux manipulables, renvoyant à la réglementation européenne. Réagissant par communiqué le 10 mars, l’association L214 dénonce «l’incapacité du gouvernement à faire respecter les réglementations minimales en matière de protection animale».