Challenges du Criel : «la qualité du lait est le cheval de bataille»
Pour la deuxième année consécutive, le Criel Nord-Picardie-Ardennes a récompensé les meilleurs éleveurs de son territoire en termes de qualité de lait et d’amélioration de la qualité. Son président, Frédéric Hennart, explique la démarche.
Pourquoi avoir créé ce challenge qualité du lait ?
Le laboratoire Uriane, dans l’Aisne, organisait un challenge de la sorte. Nous avons voulu le rafraîchir et l’étendre à tout le territoire du Criel (Comité régional interprofessionnel de l’économie laitière, ndlr), à savoir les départements des Hauts-de-France et les Ardennes. La qualité du lait est le cheval de bataille de la filière ! Avec la traçabilité, c’est le point fort de l’élevage laitier français par rapport aux autres pays européens, et c’est ce qui nous permet de conquérir des marchés.
Quel intérêt direct pour les éleveurs ?
Pour l’exploitation, la qualité permet de dégager le revenu, puisque des primes sont attribuées. Sur un prix de base de 320 €, on peut constater jusqu’à 80 € d’écart selon la qualité du lait. Nous avons néanmoins conscience que beaucoup de paramètres entrent en compte, et qu’obtenir un lait de qualité est un investissement de tous les jours. C’est pourquoi récompenser ses efforts, c’est encourager les éleveurs. En créant un classement «amélioration», nous encourageons aussi les progrès. Pouvoir se comparer pour progresser est une réflexion humaine. Et puis ce challenge crée du lien. Il permet aux éleveurs de différents secteurs de se rencontrer et d’échanger.
Pouvez-vous expliquer les critères de classement ?
Les 5 245 producteurs, originaires de la Somme, de l’Oise, de l’Aisne, du Nord, du Pas-de-Calais et des Ardennes, étaient sélectionnés sur les critères suivants : livraison lait entier, inhibiteurs, germes, cellules, butyriques, cryoscopie. Pour les départager, le challenge qualité prend en compte la somme des résultats germes et cellules, la teneur en spores butyriques moins la somme des taux MG/MP. Le challenge amélioration se base, lui, sur l’évolution de la moyenne annuelle du taux cellulaire. Le classement est fait par ordre d’amélioration entre 2017 et 2019.
Le Criel accompagne-t-il aussi les éleveurs en difficulté ?
Nous sommes évidemment là pour cela aussi. Nos avons mis en place l’action cellules. C’est un schéma d’intervention auquel participe systématiquement un vétérinaire, associé à un technicien-conseiller spécialisé en qualité du lait. Le dispositif est éligible aux producteurs laitiers dont la moyenne pondérée des comptages cellulaires de tank excède 400 000 cellules. L’objectif est d’aider l’exploitation à revenir vers des critères d’acceptabilité de commercialisation.
Classement qualité du lait 2019
1 - Hervé Lachère, Longfossé (62)
2 - Gaec du Rond point, Maubert-Fontaine (08)
3 - Pascal Saingery, Champlin (08)
4 - Philippe Vandromme, Zegerscappel (59)
5 - SCEA des Épinchelles, Phalempin (59)
6 - EARL Behague, Bailleul (59)
7 - EARL D’Agnicourt, Bavelincourt (80)
8 - Serge Harpin, Saint-Hilaire-sur-Helpe (59)
9 - Auwercx Jean-François, Ferrière-la-Petite (59)
10 - Pascal Dupont, Mondrepuis (02)
Classement amélioration de qualité 2019
1 - François Froment, Crécy-au-Mont (02)
2 - Gaec du Preherdre Combaux, Crequy (62)
3 - Gaec du Rond point, Maubert-Fontaine (08)
4 - Rose-Marie Guenet, Flavigny-le-Grand (02)
5 - Régis Dufour, Quend (80)
6 - Évelyne Philippe, Grivon (08)
7 - Laurent Delaby, Taillette (08)
8 - SCEA Mathon, Bonnay (80)
9 - Gaec Landrain, Clavy-Warby (08)
10 - Pascal Decroix, Linghem (62)