Chaulnes : gestion de l’eau et valorisation des agro-ressources
Echo de l'assemblée générale de la Somme.
Hubert Lebrun, président du canton de Chaulnes, a eu de l’ambition en proposant aux collègues de son canton de décentraliser sur Amiens l’assemblée générale qui s’est tenue le 16 janvier avec la participation de Denis Delattre. A peine une dizaine d’entre eux s’est déplacée le matin jusqu’à la maison des Agriculteurs pour entendre les propos des animatrices de l’Ameva, le syndicat mixte d’aménagement hydraulique du bassin versant de la Somme créé officiellement en décembre 2002. A l’origine de cette création, les inondations de la Somme au printemps 2001. Le périmètre d’action de l’Ameva touche 833 communes dont quelques-unes sont situées dans l’Aisne et dans l’Oise Il couvre un territoire de 6 500 km² et comprend un réseau de 1 000 km de cours d’eau. Les membres de l’association sont les conseils généraux de la Somme, de l’Aisne et de l’Oise, trente Epci (établissement public de coopération intercommunale), treize associations communales et trente-cinq communes isolées.
Prévention des risques d'inondation
«Le syndicat mixte a pour objet principal d'organiser dans sa zone de compétence, la mise en cohérence des travaux nécessaires à la protection des personnes et des biens contre les conséquences des inondations ou des niveaux élevés des nappes dans le respect du milieu naturel et des procédures réglementaires», ont expliqué les animatrices. Les compétences de l’Ameva se déclinent dans le domaine de la gestion des milieux aquatiques, la gestion des risques d’inondation, l’élaboration du schéma d’aménagement et de gestion de l’eau (Sage) et la préservation des ressources en eau.
La restauration des cours d’eau fait l’objet de vingt-quatre programmes en cours de mise en œuvre qui couvrent 90 % du réseau et concernent vingt-huit maîtres d’ouvrage. Une opération baptisée "Somme, rivières vivantes" regroupe vingt et un maîtres d’ouvrage concernés par 540 kms de rivières soit 70 % des affluents de la Somme pour une enveloppe financière de un million d’euros de travaux par an.
La gestion du risque inondation est liée à l’arrêté de catastrophe naturelle qui a concerné une commune sur deux au titre des inondations et coulée de boue. Pour faire face à la protection des biens et des personnes qui est un enjeu très fort, des aménagements dits "d’hydraulique douc"’ ont été réalisés : mise en place de fascines (haies de branchage), bandes enherbées, diguette, fossé à redents (avec des pierres pour contenir l’eau), passage d’eau canalisée sous les routes ou encore des bassins de rétention.
Enfin, les Sage. Ils sont deux : celui de la Haute Somme avec ses 264 communes sur quatre départements et sur 2 000 km2 et Somme aval et cours d’eau côtiers avec ses 569 communes sur trois départements sur 4 500 km². A la base du fonctionnement d’un Sage, la commission locale de l’eau (CLE), véritable parlement local de la gestion de l’eau dont la moitié des membres représente les collectivités territoriales, un quart représente les usagers et un autre quart, les instances de l’Etat. La CLE élabore, révise et assure le suivi de l’application du Sage.
Visite au CVG
L’après-midi, c’est par Philippe De Braeckelaer, directeur-adjoint au CVG (Centre de valorisation des glucides) qu’a été reçu le groupe. Une découverte de cette structure créée en 1984 pour chercher de nouveaux débouchés aux productions végétales locales. Depuis plusieurs années, sans changer de nom, le CVG s’est orienté vers le partenariat avec les entreprises pour leur faciliter l’accès à la production industrielle en passant par une phase pilote. Trente permanents élaborent et assurent le suivi des programmes innovants. Actuellement, se concrétise le projet Improve destiné à la recherche dans le domaine des protéines végétales qui doit concerner à lui seul une trentaine de personnes. Un programme de 25 millions d’euros financés par le grand emprunt qui doit permettre de réduire la dépendance au soja et qui réunit des partenaires de renom tels que l’Inra, InVivo, Téréos ou Champagne Céréales.
«Avec le pois, les tourteaux de colza et de tournesol et la protéine foliaire de la luzerne, nous avons tout ce qu’il faut pour réussir à substituer le soja», a plaidé Philippe de Braeckelaer. Un regret cependant, le manque d’engagement financier des structures économiques locales. «Il en me semble pas que le ticket soit si élevé que cela», a-t-il conclu.