De nouvelles références pour la production veaux de boucherie
Le secteur veaux de boucherie connaît d’importantes
évolutions de son marché et de ses modes de production. Point sur les résultats du réseau d’élevages de référence.
Le réseau veaux de boucherie piloté par le GIE Elevages de Bretagne livre une nouvelle synthèse issue des relevés réalisés de juin 2014 à septembre 2016. «Durant cette période, 38 élevages, principalement situés en Bretagne, ont été suivis. Ils représentent près de 12 000 places de veaux et sont articulés autour de quatre thématiques (performances, énergie, modernisation des bâtiments et usage des antibiotiques)», présente Christophe Martineau de l’Institut de l’élevage, lors de la conférence organisée au Space sur la filière veaux de boucherie.
Allongement de la durée d’engraissement
La durée d’élevage continue sa progression régulière depuis 2003, que ce soit chez les veaux Prim’Holstein (166 jours) ou croisés (157 jours). Par voie de conséquence, le poids de carcasse moyen des veaux augmente. Il s’établit à 137,6 kilos pour les Holstein (+ 4 kilos par rapport à 2013) et à 149,1 kg pour les croisés (+ 5 kilos par rapport à 2013). «Les régimes alimentaires poursuivent leur évolution avec une part d’aliments solides dans les rations en nette hausse, alors que les apports d’aliments d’allaitement restent stables, quel que soit le type racial.»
La mortalité des veaux Prim’holstein (2,8 %) comme croisés (2,4 %) reste relativement stable comparativement aux références de 2013. «Les actions, visant à réduire l’usage des antibiotiques, mises en œuvre en 2015 dans la plupart des élevages de veaux, ne semblent pas avoir dégradé le taux de mortalité des veaux, d’après les observations du réseau.» D’ailleurs, un observatoire antibiotique a été mis en place à l’initiative d’Interveaux, afin de mesurer de manière fiable les quantités d’antibiotiques utilisées, de préciser leurs modalités d’utilisation et de les comparer aux autres sources disponibles. La restitution des premières données est prévue pour la fin de l’année.
Côté énergie, malgré l’allongement des durées d’engraissement, la consommation de gaz évolue peu (+ 5 %) par rapport à 2013. Ceci s’explique par la nature des régimes alimentaires qui intègrent de plus en plus d’aliments solides alors que les quantités d’aliments d’allaitement distribuées restent stables. L’amélioration de l’efficacité énergétique des chaudières et l’isolation des cuves de stockage d’eau chaude sont deux autres facteurs importants de réduction des consommations de gaz.
Un nouveau réseau
La capture du méthane naturellement produit par les lisiers durant le stockage et son utilisation pour produire de l’eau chaude sont à l’étude. En revanche, ce procédé technique est au point, les conditions de rentabilité en élevages ne sont pas encore connues.
La section veaux d’Interbev a décidé de mettre en place un nouveau réseau national pour décrire le fonctionnement des exploitations de veaux de boucherie et évaluer leurs performances sur l’ensemble des enjeux de la durabilité. Ce réseau sera composé de 120 élevages répartis dans plusieurs régions (Bretagne, Pays de la Loire, Rhône-Alpes-Auvergne, Nouvelle Aquitaine, Occitanie).
La plaquette «Réseau veaux de boucherie 2014-2016» est disponible auprès de l’Institut de l’élevage, du GIE Elevages de Bretagne et de la Chambre d’agriculture de Bretagne.
Conjoncture
«On peut se demander si on a à faire à un retour à la tendance historique. Malgré une stabilisation des volumes en lien avec une augmentation du poids des carcasses, on a vu un retour à la baisse tendancielle en nombre de têtes», constate Jean-Marc Chaumet de l’Institut de l’élevage. Depuis le début de l’année, la production a, en effet, baissé de 2 % en têtes. Le nombre de veaux croisés continue, par ailleurs, d’augmenter. La hausse s’élève à 11 % sur les six premiers mois de l’année et à 23 % par rapport à 2015. Ainsi, 27 % de veaux croisés ont été abattus en 2017 contre 22 % en 2013. Autre fait marquant, la diminution de la consommation a conduit à une baisse des cours qui s’est également fait ressentir aux Pays-Bas.