Domart-Corbie : moins d’impôt et de charges sociales en lissant le revenu
Echos des dernières assemblées cantonales de la Fdsea.
Une quinzaine d’agriculteurs étaient présents dans la soirée du 30 janvier à la salle des fêtes de Saint Léger-les-Domart pour l’assemblée générale du canton présidée par Christophe Lenglet en présence de Olivier Thibaut, vice-président de l’Uplp. Dans un premier temps, Christophe Lenglet a souhaité revenir sur les acquis syndicaux de l’année, soulignant au passage le travail réalisé par les responsables départementaux ou les responsables des sections et des commissions de la Fdsea. «Au fil des années, cela reste compliqué de négocier comme le montre l’évolution du prix du lait et la pression mise sur les industriels», a-t-il rappelé.
Pour le canton de Corbie, c’est au lycée Ste Colette qu’une vingtaine d’agriculteurs se sont retrouvés à l’invitation de Philippe Blootacker, président cantonal, le 7 février en présence de Simon Catteau, secrétaire général adjoint. La première partie de l’assemblée a été consacrée à des commentaires sur la loi d’avenir et sur le dossier "1000 vaches". «Nous avons beaucoup de craintes sur le passage des aides par les régions prévu par la loi d’avenir car les projets de la profession ne correspondront pas forcément avec ceux des conseillers régionaux. Cependant, nous avons des atouts à faire valoir afin de bénéficier de l’effet levier des aides publiques», a-t-il expliqué. Concernant le projet "1000 vaches" qui, la veille de cette assemblée, a fait l’objet d’une forte mobilisation lors de la réunion d’informations organisée à Abbeville par les opposants : «Nous regrettons la dérive idéologique de l’association et la mauvaise image donnée aux éleveurs qui entrave leurs projets», a précisé Simon Catteau.
Anticiper les variations de revenu
Anticiper les variations de revenu : tel était le sujet qu’ont souhaité aborder les deux présidents de cantons. Stéphane Lefever, juriste en droit des sociétés à la Fdsea, a averti d’emblée sur la disparition progressive des outils existants. Il a beaucoup insisté sur l’anticipation «car il y a de l’argent à gagner» selon son expression. Pour anticiper, l’idéal est de réaliser un prévisionnel de trésorerie et de le mettre à jour régulièrement et de s’imposer quelques règles simples afin d’adapter son revenu à la variation annuelle.
La première règle consiste à bien définir son objectif de résultat. Ensuite, il est impératif de bien prendre en compte tous les facteurs économiques liés au fonctionnement de l’exploitation. Enfin, il faut anticiper la gestion sociale et fiscale.
En termes de gestion, Stéphane Lefever a mis en avant trois points clefs sur le financement. D’abord, financer à 100 % son besoin en fonds de roulement. En second lieu, être en capacité de financer une marge de sécurité de l’ordre de 10 à 15 % de la valeur ajoutée pour pallier aux variations de prix et aux imprévus. Enfin, pouvoir assurer la croissance de l’exploitation.
«Ne pas oublier de gérer en fonction de la date de clôture, d’anticiper ou de retarder certaines charges en fonction de l’objectif du résultat, de bien gérer ses amortissements, de jouer sur les stocks de produits de l’exploitations et enfin de lisser le revenu par la moyenne triennale par exemple ou par la DPI / DPA», a-t-il précisé.