Doullens : la simplification des systèmes va à l’encontre de l’installation
Echo de l'assemblée générale cantonale de la Fdsea
A l’invitation de Bernard Thuillier, président du canton de Doullens, une trentaine d’agriculteurs a participé à l’assemblée générale le 21 janvier à la salle des fêtes de Bouquemaison. Après avoir relaté les faits marquants de l’année syndicale à l’échelon départemental, Bernard Thuillier est revenu sur ceux qui ont été vécus à l’échelon du canton.
Et de citer, l’opposition au projet d’extension de la zone vulnérable le long de l’Authie, la manifestation commune avec les JA et les agriculteurs du Pas de Calais suite à la reprise d’une exploitation de grande taille par des investisseurs belges, le mécontentement contre l’éco-taxe avec la pose de balles rondes et de pancartes destinées au grand public, la réunion d’information sur la réforme de la Pac organisée à Beauval. Il n’a pas manqué de mentionner le rendez-vous festif annuel de février qui a attiré 130 personnes en 2013. Grâce aux réserves ainsi constituées, les responsables du canton s’interrogent sur un projet de journée détente au cours de l’année.
"Cultiver l'ambiance élevage"
Ensuite, il a accueilli Olivier Thibaut, vice-président des producteurs de lait de la Somme, en lui transmettant la question d’un participant : «Comment faire pour installer des jeunes ?». «Quand on parle installation, on parle aussitôt foncier ! Je déplore la simplification des systèmes vers les grandes cultures car elle va à l’encontre de l’installation. J’espère une inversion de cette tendance. Si on n’installe que sur des hectares, on n’arrivera plus à installer. Je plaide pour un développement de la valeur ajoutée par l’élevage plutôt que par la surface. C’est parfois plus compliqué à gérer mais c’est plus sécurisant», a-t-il répondu. Un avis plutôt bien accueilli par la salle.
Un autre participant a toutefois regretté les contraintes administratives en élevage. Il a aussi mis en cause les contrôles dans les exploitations effectués «par nos propres institutions» telles que la MSA. Celui-ci a poursuivi par un plaidoyer en faveur d’une élévation du niveau de formation de base des agriculteurs au moins jusqu’au diplôme d’ingénieur «pour être capable de bien affronter l’avenir avec notamment un volet sur la gestion du personnel car, dit-il, il ne sera plus possible d’être seul dans son élevage demain». «Cultivons l’ambiance élevage dans notre département», a appuyé Olivier Thibaut.
L’assurance aléas climatiques
La réunion s’est poursuivie par un point technique sur l’assurance aléas climatiques présenté par Frédéric Callens, conseiller CER France Somme. Le contrat de base, pris en charge à 65% par l’Etat, prévoit un seuil de déclenchement à partir de 30 % de perte et une indemnisation avec une franchise de 25 %. Ce contrat de base peut être amélioré en majorant le rendement de référence et/ou en minorant le prix des productions. Cette modification entraîne une augmentation de la cotisation mais qui n’est pas prise en charge dans les 65 %. Frédéric Callens recommande de bien définir son capital assuré et de bien vérifier la pertinence d’une majoration des rendements et/ou d’une minoration des prix par rapport aux seuils. Enfin, il a souligné que «pour choisir entre l’assurance aléas climatiques et l’assurance grêle, le mieux est de demander un devis à son assureur».