Ferme 3.0 : l'agriculture du futur
Le 31 mai, la ferme agro-écologie, située à Aizecourt-le-Haut, organisera son e-Day. L'occasion de découvrir les nouvelles technologies mises en oeuvre sur ce site.
Ville intelligente, transports intelligents, agriculture intelligente... Les nouvelles technologies sont partout. Ainsi en est-il sur la Ferme 3.0, lancée par la Chambre d'agriculture de la Somme, en partenariat avec Agro-Transferts, et un agriculteur, Jean-Marie Deleau, qui a mis à disposition sa ferme d'Aizecourt-le-Haut pour tester en grandeur nature les nouvelles technologies. «L'ADN de la ferme repose sur quatre piliers : des programmes numériques, un conseil global et technique, des expérimentations au champ, la traçabilité et la saisie des données», explique Philippe Touchais, responsable du service Pôle végétal à la Chambre d'agriculture de la Somme.
Deux axes ont été retenus pour maintenir le potentiel de production et le développement économique : l'agro-écologie et les outils connectés. En termes d'agro-écologie, les essais portent sur différents scénarios agronomiques, dont des scénarios de systèmes en rupture sur des micro-parcelles, des bandes agricoles et des parcelles entières. Parmi les thématiques abordées, se trouve l'évaluation des techniques d'implantation des cultures sur colza ou betterave. D'autres essais sont conduits sur des cultures associées. D'autres encore portent sur l'évaluation de la modulation intraparcellaire des intrants avec une rotation, par exemple, de colza, blé et orge. Dans ces essais, les outils connectés ont leur rôle.
Outils connectés
Parmi le matériel testé, Dino, un robot pour le désherbage des salades. Initialement conçu pour un trajet sur planche de 1,35 m, un travail à 20 cm sur trois rangs, et adapté sur salade avec correction guidage par caméra, le robot a été modifié pour un mode courbe et plein champ, avec un travail à
35 cm sur six rangs et un guidage GPS RTK uniquement pour les grandes cultures sarclées de la ferme d'Aizecourt-le-Haut. Objectifs pour 2018-2019 : élargir les fonctionnalités du robot et intégrer un itinéraire de désherbage comparatif sur betteraves, haricots et colza.
La ferme a été aussi équipée d'un GPS précis à 1 cm pour tous les travaux de semis et de plantation, ainsi que d'un GPS complémentaire au premier, précis de 5 à 10 cm pour faire du semis de céréales, de la préparation de sol et du déchaumage. «Ces deux équipements peuvent être montés indifféremment sur trois tracteurs et une moissonneuse-batteuse», indique Sébastien Descamps, ingénieur conseil responsable agroéquipement à la chambre d'agriculture.
Un outil intermédiaire a été également utilisé, le drone, pour déterminer le plus finement possible le nombre d'unités d'azote à apporter sur les cultures de colza et de blé. Des tests ont été faits, par ailleurs, sur l'application de la modulation PK afin d'obtenir des économies d'engrais. «Grâce au Big Data, les agriculteurs peuvent optimiser leur travail sur les plans technique, organisationnel, humain, et sur le rendement de leurs parcelles», dit Jérôme Cipel, ingénieur gestion des données à la chambre d'agriculture.
Sans oublier, la première pierre à l'édifice de l'agriculture de précision : le drone. Une fois les données collectées, analysées et retranscrites sous forme de cartes injectées dans des consoles, l'agriculteur a toutes les informations nécessaires pour moduler les apports d'azote dans ses parcelles. Les drones en test sur la ferme sont Farmstar et N-Tester.
Si les nouvelles technologies seront de plus en plus le quotidien des agriculteurs, elles ne pourront pas cependant se passer de l'agronomie. Le chef d'orchestre restera toujours l'agriculteur.