FNSEA : les multiples rendez-vous de 2017
Après une année 2016 difficile qui succédait déjà aux crises de 2015, l’année 2017 sera riche en enjeux pour la FNSEA.
Si les crises sanitaires ont marqué 2016 et se renouvellent en 2017, avec un nouvel épisode de grippe aviaire, les conséquences de la crise climatique «vont s’étaler sur plusieurs années», a souligné Xavier Beulin, président de la FNSEA, lors de ses vœux à la presse, le 5 janvier. Et si la profession agricole s’était félicitée en octobre du plan de consolidation et de refinancement de l’agriculture mis en place par Manuel Valls, «la mécanique ne fonctionne pas», déplore Xavier Beulin, qui a déjà interpelé le nouveau premier ministre à ce sujet.
Déçu par le peu de place accordé à l’agriculture dans les débats, notamment lors de la primaire de la droite et du centre, le président de la FNSEA compte plus que jamais interpeler les politiques dont l’oreille, en cette année d’élections, se fera peut-être plus attentive. L’enjeu sera surtout de prouver aux politiques et aux citoyens que l’agriculture française possède les atouts nécessaires pour répondre aux attentes sociétales.
Attentes sociétales
Au Salon de l’agriculture, fin février, «un des sujets qui va s’inviter sera le bien-être animal, le végétarisme», note Xavier Beulin, qui s’inquiète «de l’escalade aujourd’hui, au regard de ces problèmes… Après les incendies criminels, on se demande quelle sera la prochaine étape !» Il faut, selon lui, reprendre la parole sur les sujets qui concernent l’agriculture, l’agronomie, au niveau des agriculteurs, mais «les nutritionnistes, les sociologues, les médecins doivent nous aider à reprendre un discours plus positif», affirme-t-il.
Le Congrès de la FNSEA, fin mars, sera également l’occasion d’affirmer la vision du syndicat, qui souhaite réaffirmer son attachement à la construction européenne, malgré les difficultés liées à la technocratie. La future Pac devra «protéger les agriculteurs, comme elle protège les consommateurs et les citoyens», explique Xavier Beulin. Le rapport d’orientation de la FNSEA portera d’ailleurs sur l’Europe. A l’initiative du Conseil de l’agriculture française, les candidats à l’élection présidentielle seront invités à s’exprimer le lendemain du congrès de la FNSEA, le 30 mars. L’occasion pour eux de dialoguer avec le monde agricole et d’écouter leurs demandes.
Et si 2017 est une année élective également pour la FNSEA, «quels que soient les dirigeants, la FNSEA est une maison solide, avec des valeurs qui se transmettent de génération en génération», rappelle son président. La FNSEA a d’ailleurs réuni treize propositions qu’elle souhaite porter auprès des candidats en faveur d’un pacte de confiance avec la société, les consommateurs et les politiques dans leur ensemble. «Malgré les critiques, on peut se targuer, à la FNSEA, de discuter avec tout le monde, quelle que soient les tendances politiques. Et si l’on revendique une présence forte dans un certain nombre d’instances, au niveau local, dans les territoires, c’est aussi et surtout parce qu’on y a été élu. C’est de là que l’on tire notre légitimité», rappelle Xavier Beulin.