François Hollande à la rencontre des agriculteurs
Inaugurant le Salon de l’agriculture à Paris le 21 février, le président de la République a voulu se montrer rassurant et confiant quant à l’avenir de l’agriculture.
Alors que les difficultés se font sentir dans la plupart des filières, aggravées par les conséquences de l’embargo russe, et que les tensions liées à l’environnement mettent le monde agricole sous pression, la visite inaugurale du président de la République au salon de l’agriculture le 21 février aurait pu donner lieu à des frictions.
Arrivé un peu avant 7h, François Hollande a cependant sillonné les allées de la plus grande ferme de France jusqu’à 15h aux côtés de son ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, sans rencontrer d’hostilité particulière. Il faut dire que quelques jours avant l’ouverture du salon, le gouvernement avait déjà annoncé des mesures satisfaisant certaines revendications de la profession après la rencontre de Manuel Valls avec les présidents de la Fnsea et de Jeunes Agriculteurs le 17 février.
Prix et simplification
S’arrêtant assez longuement sur les stands, le président de la République a surtout été interpellé sur deux thèmes : la nécessité de retrouver des bons prix et des débouchés, notamment via l’exportation, et l’importance d’avancer sur la simplification.
Les assurant de son soutien, François Hollande a promis qu’il n’y aurait plus «de contrôles qui s’accumuleront dans l’année», un seul contrôle devant suffire à l’agriculteur pour donner à l’administration tous les éléments nécessaires.
Déterminé à faire cesser toute transposition des directives européennes dans les deux ans à venir, François Hollande a également tenu à rappeler les bénéfices de l’Europe et de la PAC : «si la France sortait de la zone euro, ce serait une source d’instabilité considérable pour les prix des agriculteurs, déjà très volatils». Et s’il faut selon lui progresser sur la problématique des contrôles et adapter encore les soutiens aux différentes productions, l’Europe reste «la condition d’une agriculture pérenne».
Autre condition nécessaire à l’avenir de l’agriculture, la satisfaction des besoins en eau. Interrogé sur Sivens, François Hollande a déploré que la mise en place d’installations classées prenne en France plus de temps qu’ailleurs. Assurant que l’Hexagone allait se diriger vers «les mêmes standards que pour les pays voisins», le président de la République n’a pas exclu la nécessité de réajuster le projet de Sivens, mais en soulignant le réel «besoin de réservoirs d’eau en France».
Contribution environnementale
Symbolisant la mobilisation du pays pour une agriculture à la fois productive et respectueuse de l’environnement, François Hollande a signé avec Stéphane Le Foll l’acte de naissance en Rhône-Alpes des six premiers GIEE (Groupements d’intérêt économique et environnemental), saluant au passage le travail du ministre de l’agriculture et de sa loi d’avenir qui, dans sa volonté de développer les pratiques agro (écologiques, «permet de préparer la conférence sur le climat». Organisé à Paris en décembre 2015, cet évènement annuel des Nations unies concentre l’attention du Président et de son gouvernement qui souhaitent le voir déboucher sur un accord ambitieux et engageant à l’échelle internationale.
Préambule au Salon de l’agriculture et à cette COP 21, le forum international «Agriculture et changement climatique» organisé le 20 février et conclu par François Hollande a déjà rappelé les apports incontournables de l’agriculture en la matière.