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La détection des résidus d’antibiotiques devient systématique

Au plus tard le 1er janvier 2020, les échantillons de lait de vache prélevés dans les exploitations pour les analyses de paiement feront systématiquement l’objet d’une recherche de résidus d’antibiotiques selon la méthode reconnue par le ministère de l’Agriculture (1).

A partir du 1er janvier 2020, toutes les livraisons de lait seront systématiquement contrôlées pour la recherche de résidus d’antibiotiques.
A partir du 1er janvier 2020, toutes les livraisons de lait seront systématiquement contrôlées pour la recherche de résidus d’antibiotiques.
© D. R.

Assurer aux consommateurs l’absence de résidus d’antibiotiques dans leur alimentation est un engagement fort de la filière laitière française. Dans une logique d’amélioration continue, le dispositif de contrôle se renforce dans le lait de vache. La filière s’inscrit ainsi pleinement dans la lutte contre l’antibiorésistance, qui est un enjeu vital pour les humains et les animaux. De plus, l’interprofession soutient les progrès réalisés ces dernières années en élevage en poursuivant la mise en place de solutions pour prévenir et réduire les mammites, renforcer la vigilance sur la période de tarissement et trouver des voies alternatives aux traitements antibiotiques.
Accompagner les mesures de prévention, sécuriser les livraisons de lait et améliorer la performance économique de la filière et de ses acteurs constituent les objectifs phares de ces actions.

Un engagement de filière
À partir du 1er janvier 2020, toutes les livraisons de lait seront systématiquement contrôlées (2). Pour les fermes laitières, le contrôle officiel du lait au départ des exploitations se fait dans le cadre des analyses de paiement du lait, réalisées partout en France par des laboratoires accrédités et reconnus par le ministère de l’Agriculture.
Partant d’un système de contrôle aléatoire, qui assure pour chaque exploitation au moins une analyse par semaine de manière inopinée, la filière s’organise pour mettre en place cette recherche des résidus d’antibiotiques sur toutes les livraisons de lait.
Pour les laiteries, le contrôle s’opère déjà systématiquement sur le lait de collecte de manière à détruire tout lait qui ne serait pas conforme aux limites réglementaires. Ce principe demeure. Il est encadré depuis 2008 par un autre accord interprofessionnel national étendu (3).

Quelles pratiques en cas d’utilisation d’antibiotiques ?
Afin de prévenir le risque de lait positif aux antibiotiques dans le tank :
- Identifier systématiquement et marquer visuellement les animaux traités, y compris les vaches taries
- Enregistrer tous les traitements, que ce soit en lactation ou au tarissement, dans le cahier sanitaire et conserver les ordonnances
- Connaître les exigences des médicaments employés, et se conformer à la prescription du vétérinaire
- Bien transmettre les consignes en cas de changement de trayeur
- Écarter le lait de tous les quartiers pendant tout le délai d’attente
- Respecter la période «colostrale» ; autrement dit, pas de livraison avant le 7e jour suivant le vêlage
- Être vigilant sur les animaux taris en s’assurant du délai d’attente à appliquer en cas de durée de tarissement courte ou de vêlage avant terme
- Prendre aussi en compte les traitements autres qu’intra-mammaires (oblets, injections, sprays, pommades)...
- Utiliser des bidons de dérivation transparents d’un volume suffisant
- Bien rincer la griffe après la traite d’une vache traitée pour ne pas laisser du lait résiduel.
En cas de doute, il est nécessaire d’afficher sur le tank qu’il ne doit pas être collecté, puis de prévenir la laiterie avant la collecte. Enfin, en fonction des dispositions de la laiterie, un test adapté à l’erreur pressentie devra être réalisé. Dans le cas où un producteur a un doute sur la présence de résidus d’antibiotiques avant livraison du lait, il doit en informer le collecteur ou l’acheteur, et ne pas livrer le lait concerné. L’acheteur indemnise, quant à lui, le lait détruit, à hauteur de 50 % de la valeur du lait non livré. Cette indemnisation est applicable une seule fois par an et par exploitation.

(1) Accord interprofessionnel national relatif au paiement du lait, étendu par arrêté du 18 avril 2019.
(2) Dans certains cas, des dispositions adaptées et équivalentes sont prévues pour les exploitations qui livrent quotidiennement.
(3) Accord interprofessionnel national relatif à la présence de résidus d’antibiotiques et aux modalités de prise en charge des coûts.

À propos des tests pratiqués à la ferme ou à la laiterie

Les tests réalisés à la ferme ou en laiterie sur lait de tank ou sur lait individuel peuvent être des outils d’aide à la décision, même s’ils ne sont pas opposables en cas de litige. Si, pour diverses raisons et dans un souci préventif, vous avez choisi de pratiquer ou de faire réaliser des tests sur du lait de tank, ou sur le lait d’une vache, c’est sous votre responsabilité. Le prélèvement de lait et l’analyse doivent être rigoureux. Veillez bien aux points suivants :
Le lait a-t-il été rendu homogène avant prélèvement ?
Tous les contenants ont-ils été échantillonnés (si plusieurs tanks ou bidons) ?
Les premiers jets ont-ils été écartés (si lait individuel) ?
Le flacon ne contenait-il pas de conservateur ?
Le matériel de prélèvement a-t-il été bien lavé, rincé et séché ?
Le protocole du test et les consignes de son fabricant ont-ils été respectés ?
Seule la méthode officielle pratiquée au laboratoire reconnu fait foi pour le paiement du lait. Les tests en ferme ou en usine ont une valeur indicative, pour contribuer à prévenir la livraison d’un lait contenant des résidus.

Plus d’informations sur les outils mis à votre disposition sur www.cniel-infos.com

Temoignage de Daniel Perrin (FNPL)
«Montrer notre savoir-faire afin de rassurer les consommateurs»

Jusqu’à maintenant nous avions quatre à cinq analyses individuelles. A partir du 1er janvier, nous passerons à quatorze ou seize analyses. Pour le producteur, cela ne va pas forcément changer grand-chose. Nous sommes aujourd’hui dans un monde dans lequel nous devons sans cesse rassurer la société. Nous apportons dons une garantie supplémentaire au consommateur par le biais d’un test individuel fait pour chaque éleveur à chaque ramassage. C’est une décision interprofessionnelle, l’ensemble de la filière étant d’accord. On passe donc du collectif à l’individuel conformément au plan de filière France Terre de Lait afin de monter en gamme. Cela ne veut pas dire que ce que l’on faisait avant n’était pas bien, bien au contraire, mais il s’agit avant tout de montrer ce que l’on fait. Il s’agit surtout de transparence et de mettre en avant le savoir-faire des paysans.
Maintenant, nous devons réfléchir à des mesures d’accompagnement pour les producteurs ayant des doutes. Nous souhaitons, par exemple, que la laiterie puisse payer la moitié de son tank à un producteur qui jetterait son lait par anticipation, une fois par an. Certaines laiteries le font déjà. Nous souhaitons donc maintenant que cela passe par un accord interprofessionnel. Aujourd’hui, 10 % des cotisations au Cniel servent à payer des citernes positives. En tant que responsables, nous devons avoir un souci
de la bonne gestion des cotisations des producteurs.
À l’inverse de ce que certains voudraient nous laisser croire, nous n’avons pas à rougir du travail réalisé au quotidien par les éleveurs. Au-delà de l’assurance au consommateur, la rémunération correcte des producteurs est notre préoccupation permanente. Nous devons rentrer dans une filière gagnant-gagnant, moderne et rémunératrice afin de motiver des jeunes à s’installer.

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