La Frca aide les coopératives à mettre en œuvre les règlementations
La Fédération régionale de la coopération agricole a tenu son assemblée générale au siège de la coopérative Noriap.
Le maintien de la place des coopératives dans un contexte national et international compétitif est un véritable challenge. La vitalité des entreprises coopératives compense la perte d’influence de l’agriculture française malgré les situations différentes entre les filières. C'est ce qu'a souligné d'emblée Bertrand Magnien, président de la Fédération régionale de la coopération agricole de Picardie (Frca), lors de l'assemblée générale tenue le 27 mai dernier au siège de Noriap à Boves (80)
Les services de la Frca aident les coopératives, aussi bien collectivement qu’individuellement, à comprendre et à mettre en œuvre la réglementation. La recherche de solutions innovantes pour mieux tirer profit des opportunités fait également partie de ses préoccupations, a rappelé le président, tout en faisant valoir la force et l'efficacité du réseau Coop de France au service de tous.
Actions collectives
Catherine Stein, directrice, a décliné les actions collectives menées par la Frca tout d’abord sur le thème de l’agriculture durable : signature d’un accord-cadre, début 2014, avec l’Agence de l’eau Seine-Normandie entre six fédérations coopératives présentes sur le bassin, contribution à la réflexion sur la mise en place du 5ème programme d’action directive nitrates en Picardie, appui à la mise en place de formations pour 450 conseillers et 600 magasiniers dans le cadre de Certiphyto. «Lourde et coûteuse, cette certification a permis de mieux formaliser un certain nombre d’activités au sein des coopératives comme la traçabilité du conseil, par exemple», a souligné Catherine Stein.
Autre thématique, les risques individuels et professionnels. Ce dossier touche à la classification des produits phytosanitaires dont le classement est parfois modifié. Ce qui rend plus complexe la gestion et l’organisation des magasins. La Frca est en recherche d’une procédure d’enregistrement que la diversité des installations rend complexe à uniformiser. En 2015, il faut s’attendre à devoir gérer la traçabilité des produits phytos mais ce dossier est devenu très complexe. De plus, il faut se préparer à ce qu’il soit étendu aux engrais.
Bio énergie : un travail à poursuivre
Troisième thématique, la biomasse et l’énergie. Coopénergie, seule coopérative de ce type en France, continue d’étudier la valorisation des produits destinés aux nouveaux marchés de la bioénergie, des agro-matériaux et des bio-molécules.
La situation de l’économie mondiale et le cours des matières premières d’origine fossile pèsent sur la place actuelle de la biomasse. L’émergence de certaines unités de biomasse sur le territoire en est retardée. «Cette situation nous semble transitoire et nous pensons que le travail mené jusqu’à présent doit être poursuivi», a expliqué Catherine Stein.
Un cadre stratégique pour les filières
Patrick Garnon, chef de service à FranceAgrimer, a relaté les réflexions en cours sur l’avenir de plusieurs filières régionales. «Celle des céréales et du lait sont parvenues au terme de leur réflexion et disposent d’une stratégie achevée», a-t-il expliqué. "Celle des fruits et légumes en est à la prise de conscience de sa complexité. La réflexion se poursuit. De même que dans les filières pommes de terre et vin. Enfin, certaines filières n’ont fait, pour l’instant, que relever leurs difficultés et la réflexion est à reprendre à la base".
Tout ce travail fait suite à la déception qu'a suscité le contenu du projet de la loi d’avenir adopté par le gouvernement en janvier 2014. «Il revient à chaque filière d’élaborer sa stratégie pour qu’elle soit ensuite confrontée à l’existant administratif et à la mise en cohérence avec le second pilier de la Pac», a conclu Patrick Garnon.
Le syndicat inter-régional en chiffres
Le syndicat inter-régional coop de France Nord-Bassin parisien regroupe les fédérations de Picardie, Ile de France, Nord-Pas de Calais et Haute-Normandie. Il rassemble cent coopératives et 30 000 associés-coopérateurs. 25 000 salariés (y compris hors-bassin géographique) y sont employés. Au total, l’ensemble dégage un chiffre d’affaires annuel de 22 milliards d’euros.Avec 14 Mt de céréales collectées, il représente 14 % du volume national. En betteraves, il représente 65 % du volume national grâce aux 19 Mt travaillées. En lin, avec 65 000 T produites, il fait 85 % du volume national et 77 % en pommes de terre industrielles avec 950 000 T livrées.