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La Frsea Picardie au ministère : peu de réponses concrètes

Suite au refus du ministre de l’Agriculture de rencontrer la Frsea lors de sa venue en Picardie début septembre, une délégation de la Frsea a été reçue au ministère de l’Agriculture le 25 septembre.

Michel Lapointe, président de la Frsea : "Nous avons le sentiment que l’Etat se trouve devant une situation inextricable".
Michel Lapointe, président de la Frsea : "Nous avons le sentiment que l’Etat se trouve devant une situation inextricable".
© AAP

C'est Stéphane Le Moing directeur adjoint du cabinet du ministre, qui a rencontré la délégation de la Frsea emmenée par son président Michel Lapointe. Ce dernier a priorisé trois thèmes relevant de l’Etat : la mise en œuvre des mesures agro environnementales et climatiques (MAEC), la réglementation environnementale et l’économie. «Il est plus difficile d’obtenir un rendez-vous au ministère lorsqu’on est un élu de la Fnsea que lorsqu’on vandalise une ferme dans la Somme et que l’on vient de la Confédération Paysanne», a-t-il d'emblée lancé au représentant du ministre.

MAEC : aucun assouplissement en perspective
Guillaume Chartier, président de la Fdsea de l’Oise, a exposé les difficultés de mise en place des futures MAEC dont le cahier des charges géré au niveau national ne correspond pas aux systèmes d’exploitations picards. Sylvain Maestracci, de la direction générale des politiques agricoles agroalimentaires et des territoires, a répondu qu’il n’existe pas de marge de manœuvre, notamment sur les indices de fréquence des traitements (IFT), qui sont un critère d’accès aux MAEC, notifié à Bruxelles. Selon lui, aucune souplesse ne sera accordée par la Commission européenne, bien qu’il reconnaisse la pertinence de l’analyse de la Frsea.

Une directive nitrates plus agronomique
Parmi les dossiers environnementaux, Olivier Dauger, président de l’USA de l’Aisne, a focalisé sur la directive nitrates. Avec un nouveau zonage dans la Somme et un nouveau plan d’action partout sur le territoire, la directive a particulièrement cristallisé l’attention des agriculteurs sur le terrain. Stéphane Le Moing a rappelé que la France vient d’écoper d’un arrêt de la cour de justice européenne à ce sujet. De ce fait, l’Etat doit mettre en place des mesures drastiques pour se mettre en conformité avec Bruxelles. Cependant, le ministère partage le point de vue de la profession sur une meilleure prise en compte de l’agronomie dans la réglementation. Patrick Falcone, conseiller du ministre chargé du développement durable, a d’ailleurs, de façon surprenante, sollicité la profession pour qu’elle apporte son expertise de terrain afin d'adapter à la fois le zonage et le plan d’action, tout en respectant les exigences européennes.

Remarier économie et société
A partir d’exemples concrets, Laurent Degenne, président de la Fdsea de la Somme, a illustré les incohérences et les contraintes, qui empêchent le développement économique en France. «Nous avons fermé nos entreprises de transformation de pommes de terre alors qu’elles fleurissent un peu partout de l’autre côté de la frontière belge» a-t-il regretté. «Nos acheteurs recherchent la qualité de nos produits, unique au monde. Ils les transforment chez eux, créent de la valeur ajoutée sur leur territoire, pendant qu’en France, le chômage explose ! Il est grand temps de retrouver du bon sens, nous devons remarier économie et société, économie et politique, et cela est votre rôle au niveau du gouvernement» a-t-il lancé.
Michel Lapointe a conclu le rendez-vous en évoquant le mal-être des agriculteurs sur le terrain, partagé par l’ensemble des acteurs économiques : «ceux qui entreprennent créent l’emploi et la richesse sur notre territoire, il est grand temps que l’Etat s’en soucie».
«A aucun moment les représentants de l’Etat n’ont affirmé que tous ces événements relevaient de leurs choix politiques. Nous avons le sentiment que l’Etat se trouve devant une situation inextricable», a confié Michel Lapointe à l’issue du rendez-vous.

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