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La méthanisation, avenir de la Picardie maritine ?

Baie de Somme 3 Vallées et la Fédération départementale d’énergie de la Somme unissent leurs moyens pour promouvoir, planifier et faire émerger des projets de méthanisation agricole en Picardie maritime.

© D. R.

Cinq cents, c’est à peu près le nombre, aujourd’hui, d’unités de méthanisation de toutes origines en fonctionnement en France. Soixante-treize d’entre elles se situent dans la région des Hauts-de-France et vingt-quatre, dont vingt en cogénération et quatre en injection directe, sont d’origine agricole. Parmi elles, une seule est basée dans la Somme.
Et pourtant, la politique affichée de la Région, depuis un an, est plutôt claire. Consciente du potentiel méthanisation existant en Hauts-de-France, celle-ci et l’ensemble des acteurs de la filière se sont fixés l’objectif d’être la première région européenne dans le domaine de l’injection de biogaz dans les réseaux.

Un territoire propice
à la méthanisation
Patricia Poupart, vice-présidente en charge de l’économie rurale, la politique énergétique et l’artisanat à la communauté de communes, mais également élue au Conseil régional, a réuni, jeudi 14 juin, le temps d’un après-midi, agriculteurs, futurs porteurs de projets et différents partenaires techniques (Chambre d’agriculture, CERFrance Somme, CERDD, etc.) afin de promouvoir le développement des énergies renouvelables en Picardie maritime et par conséquent, la méthanisation.
«Riche d’une activité agricole dynamique, la Picardie maritime est particulièrement propice au développement de la méthanisation agricole», explique Didier Delobel, délégué territorial GRDF.   L’étude des gisements potentiels, menée il y a quelques années sur le territoire, révèle la façade maritime comme un excellent territoire pour l’implantation de méthanisateurs et plus particulièrement dans les axes Quend – Fort-Mahon , Friville-Escarbotin – Le Tréport.
«Globalement, une trentaine de projets sont en cours de réflexion», explique le délégué territorial. Il estime que dix d’entre eux devraient voir le jour d’ici quelque temps. «Mais avant de se lancer, il ne faut pas hésiter à se renseigner, questionner, voyager, visiter etc.», complètent Bertrand Hernu, agriculteur dans le Pas-de-Calais et Benoît Levasseur, agriculteur dans l’Oise, venus témoigner de la mise en place de leurs projets méthanisation respectifs. Deux projets totalement différents, l’un est une installation en cogénération en système élevage, associée avec six autres exploitations, et l’autre est une installation avec une injection directe du biogaz dans le réseau en système polyculture, associée avec une autre exploitation.

Les étapes
Néanmoins, pour tout projet méthanisation, il faut avant tout avoir une réflexion sur le système qu’on souhaite développer : une installation en cogénération ou injection directe du biogaz dans le réseau ? Sachant qu’aujourd’hui la Région promouvoit l’injection directe du biogaz dans le réseau. L’étape suivante consiste à définir et sécuriser l’alimentation du méthaniseur. Puis, vient le regroupement. «Un projet méthanisation peut difficilement être porté par un seul agriculteur», explique Bertrand Hernu. Ensuite, arrive le choix du constructeur et de la technique, puis le choix de l’emplacement du site. «Il ne faut pas hésiter à s’éloigner des habitations», conseille l’agriculteur de l’Oise. L’étape d’après consiste à bâtir les plans, établir les devis, valider le business plan etc. Vient s’ajouter la communication auprès des élus, mais aussi les riverains. «La communication doit être portée par les agriculteurs», explique l’agriculteur du Pas-de-Calais. Cette étape n’est ni à négliger, ni à déléguer, afin de faire accepter le projet.
D’une manière générale, «il faut compter trois ans, de la première étape jusqu’à la pose de la première pierre», explique Bertrand Hernu. Et le retour sur investissement, pour les deux projets, se fait au bout de la 7e année de fonctionnement.
En résumé, tous deux s’accordent à dire que développer un projet méthanisation est «une folle aventure humaine et économique qui nécessite néanmoins de repenser l’intégralité de la conduite et des pratiques de son exploitation». C’est également, pour eux, le moment de prendre le train tant qu’il est encore en marche. Les contrats de rachat de biogaz garantissent, aujourd’hui, un prix sur quinze ans et l’Etat subventionne ces projets, même si, d’après nos deux agriculteurs, il faut bâtir le projet sans tenir compte des subventions.
Cette première rencontre ne devrait pas s’arrêter là. «La Communauté de communes Baie de Somme 3 Vallées devrait proposer une prochaine rencontre sur le même thème, mais cette fois-ci plus technique», conclu Patricia Poupart.

 

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