Aller au contenu principal

Le datura, une présence toxique

La présence du datura dans les légumes destinés à la transformation industrielle peut constituer un motif de refus de livraison. Mais pas seulement.

La prophylaxie est «essentielle» à la lutte contre le datura.
La prophylaxie est «essentielle» à la lutte contre le datura.
© Wikipedia

S’il a fallu un incident impliquant des consommateurs l’ayant confondu avec une plante comestible, chez les producteurs de légumes, la présence de datura dans les parcelles est un mal que l’on connaît bien et qui se combat. Pour l’Unilet, l’interprofession des légumes en conserves et surgelés, le datura est en effet «un enjeu sanitaire majeur en cultures légumières». Plante annuelle que l’on retrouve plutôt en période estivale, elle s’adapte à de nombreux types de sols, dans presque toute la France. «Dans les zones cultivées, mais aussi sur le bord des routes, des ronds-points, les terrains vagues, les jardins...», constate ainsi Unilet. La plante montre toutefois une prédisposition pour les sols limoneux, argilo-siliceux, siliceux, acides et frais, souvent alluvionnaires. Les zones humides des parcelles lui conviennent particulièrement, avec un cycle complet se réalisant sur quatre à cinq mois.

Toxicité et risque de dispersion
La toxicité du datura lui vient d’une teneur élevée en alcaloïdes tropaniques. Or, rappelle l’interprofession des légumes en conserves et surgelés, «si ces poisons sont particulièrement concentrés dans les graines, toutes les parties de la plante sont susceptibles de contaminer les récoltes». Le risque d’intoxication concerne autant les humains que les animaux, d’où des teneurs limites en alcaloïdes tropaniques fixées à des seuils «très bas» dans l’alimentation humaine comme animale. «La vigilance est primordiale, insiste Unilet, y compris dans des zones encore peu touchées pour éviter une propagation à grande échelle. Chaque plante peut produire plusieurs milliers de graines dont la viabilité dans le sol dépasse trente ans.»

Comment lutter ?
Pour lutter efficacement contre le datura, la prophylaxie apparaît «essentielle». Ainsi, rappelle l’Unilet, «quand le datura n’est pas présent dans l’exploitation, il est important de s’entraîner à l’identifier dans les bords de champs et de supprimer les premiers individus avant qu’ils ne montent à graines». Lorsque le stock semencier est constitué, un enregistrement des zones infestées est obligatoire dans le registre sanitaire, de manière à mieux organiser la lutte et l’assolement futur. Pour espérer enlever toute présence de datura, il est recommandé d’arracher systématiquement la plante avec des gants, quelle que soit la culture ; de ne pas laisser monter à graines. Si les graines sont déjà présentes, sortir les plantes du champ et les détruire ; de surveiller les bords de parcelles, les fossés, les passages d’enrouleur... et effectuer un passage de broyeur avant maturité ; de nettoyer le matériel pour éviter de disséminer des graines d’une parcelle à l’autre ; et d’utiliser des herbicides efficaces sur datura dans toutes les cultures (produits à base de bentazone, imazamox, bromoxynil, clopyralid, flurochloridone, fluroxypyr, isoxaflutole, pethoxamide, tribénuron-méthyle...
Enfin, rappelle l’interprofession, «toutes les mesures doivent être prises, du champ à l’usine pour éviter la présence de fragments de datura dans les récoltes : désherbage manuel, broyage et évitement par les cueilleurs des zones infestées, tri optique et visuel sur les lignes, calibrage...»

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Les plus lus

Christophe Boizard a engagé sa réflexion autour du développement de son atelier laitier plusieurs années en amont  de sa réalisation.
Élevage laitier : sept ans de réflexion pour ne pas se tromper

Dans un secteur où les cultures entrent en concurrence directe avec l’élevage, Christophe et Caroline Boizard sont «…

Selon les auditeurs, financer la modernisation des équipements d’irrigation a pour conséquence une augmentation  des superficies irriguées.
L’irrigation dans le viseur de la Cour des comptes européenne

Dans un travail portant sur l’adaptation de l’UE aux phénomènes climatiques extrêmes de plus en plus fréquents, la Cour des…

Des Picards têtes d'affiche du All star game de la pêche à Amiens

Ces 2 et 3 novembre a lieu le Sipac (Salon international des pêches aux coups) à Mégacité à Amiens. Le All star game ouvre le…

Joël Wissart et Laurence Benoît veulent céder leur entreprise Le Prince Mulard à quelqu’un qui voudra perpétuer le savoir-faire d’exception. Ils sont prêts à l’épauler pour cela.
Le Prince Mulard cherche son repreneur

Le 14 novembre à Péronne aura lieu un Farm’dating, qui permet à des agriculteurs-cédants et à des candidats à la reprise ou à…

Saint-Hubert
Le jour de Saint Hubert, tout un symbole pour les chasseurs français

Le 3 novembre, les chasseurs de toute la France honorent la fête de la Saint-Hubert, une journée emblématique en l’honneur de…

Fécule : l’aide couplée revalorisée

Dans un communiqué de presse du 24 octobre, l’Union nationale des producteurs de pommes de terre (UNPT) se félicite de la…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Action Agricole Picarde
Consultez les versions numériques de l'Action Agricole Picarde et du site, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de l'Action Agricole Picarde