L'élevage du mouton : une opportunité de diversification
L’assemblée régionale de la fédération nationale ovine (FNO) s’est tenue le 16 janvier à Amiens. L'occasion d'un tour d'horizon de la filière.
Chaque année, les régions du Nord Pas de Calais, de la Picardie, de Haute-Normandie et d’Ile de France se réunissent à Amiens pour faire le point sur la filière ovine. Au cœur des discussions bien évidemment la réforme de la PAC. Les participants se sont attardés sur l’aide ovine, qui est maintenue avec une enveloppe de 125 millions d’euros. Les points arbitrés sont les suivants :
- maintien du plancher actuel de 50 brebis pour l’accès à l’aide ;
- application d’une dégressivité au-delà de 500 brebis par exploitation ;
- taux de productivité minimum de 0,4 agneau vendu/brebis/an ;
- des majorations pour certains cas : contractualisation, démarches qualité, taux de productivité supplémentaire (0,8), installation récente.
Il reste encore à définir les modalités de ces majorations de l'aide ovine ainsi que les modalités de mise en œuvre de la dégressivité de l'aide. Ces points devraient être arbitrés au début de l’année.
Des cours en hausse
«Soutenu par le manque de disponibilités dans le pays, le cours français de l’agneau atteignait 6,53 euros/kg de carcasse début janvier dans le nouveau système de cotations, soit 4% de plus qu’en 2012», a expliqué Amélie Vilette, chargée de mission à la FNO. Et d’ajouter «les abattages d’agneaux se sont stabilisés en novembre par rapport à 2012. Par ailleurs, les importations françaises de viande ovine ont reculé de 6% en octobre. En cumul depuis janvier, la baisse est de 4% par rapport à 2012. Au niveau des achats par les ménages français, une baisse de 10% est constatée en novembre alors que le prix de l’agneau au détail progressait de 1,2%».
A noter que le coût de production est en baisse. En novembre, l’indice Ipampa (indice des prix d'achat des moyens de production agricole) était inférieur de 4% à sa valeur de novembre 2012. Il reste toutefois supérieur de 3% à son niveau de 2011 et de 16% à celui de novembre 2009.
Identification : en bonne voie
Depuis juillet 2010, un règlement européen impose aux éleveurs de moutons et de chèvres d’identifier leurs animaux avec une boucle contenant une puce électronique RFID, sur laquelle est inscrite le numéro de l’élevage et le numéro de la bête. Ces puces sont censées favoriser la traçabilité, la sécurité sanitaire et faciliter le travail des éleveurs. «Au 1er septembre 2013, 32% des détenteurs et 60% des plus de 10 brebis avaient "électronisé" leur cheptel. Il reste environ 700 000 reproducteurs à "électroniser" avant fin 2014. Selon les estimations des EDE, environ 300 000 euros de l’enveloppe "électronisation" n’auraient pas été consommées au 31 décembre 2013», a indiqué Amélie Vilette. La FNO travaille à réduire le coût des boucles pour permettre aux éleveurs de se les procurer à moindre prix.
Prédation
Ce titre peut faire sourire dans la région. Et pourtant c’est une réalité. Le loup touche communément les élevages en montagne, mais l’année dernière, il y a eu des attaques de loup en Champagne-Ardenne et en Lorraine. A quand en Picardie ? Du 1er janvier à la fin septembre 2013, on déplorait 4861 victimes pour 1548 attaques. La FNO continue à se mobiliser en 2014 en multipliant les actions syndicales et en renforçant le travail de communication.
EN CHIFFRE
La Picardie compte :
• 66 000 brebis,
• 375 exploitations ayant un atelier ovin avec plus de 10 brebis déclarées à la prime ovine,
• 262 exploitations spécialisées détenant au moins 50 brebis sans atelier bovin.