Aller au contenu principal

Agro-industrie
Un nouvel opérateur se lance dans l’élevage d’insectes

Dans un contexte délicat pour la filière française de l’insecte, la start-up Everfly lance sa première augmentation de capital pour se doter d’un pilote industriel, préfiguration d’un déploiement à plus grande échelle.

Issa Mourifie, entrepreneur, et Miguel Leis, chercheur en entomologie sont associés  dans la création d’Everfly avec la volonté de proposer une alternative durable  aux protéines conventionnelles, en utilisant le potentiel de bioconversion  de la mouche soldat noire.
Issa Mourifie, entrepreneur, et Miguel Leis, chercheur en entomologie sont associés dans la création d’Everfly avec la volonté de proposer une alternative durable aux protéines conventionnelles, en utilisant le potentiel de bioconversion de la mouche soldat noire.
© Everfly

La start-up Everfly lance une levée de fonds de 1 million d’euros via la plateforme de mise en relation d’investisseurs Place Quatorze. La société, qui vient de terminer sa phase de R & D, veut financer son industrialisation. «Nous souhaitons lever 1 million d’euros en equity en 2025 pour financer notre pilote industriel et faire face aux premières commandes, soit plus de 700 000 € sécurisés», indique Issa Mourifie, président d’Everfly.

Ce premier site pilote aura une capacité annuelle de production de 1 500 tonnes de larves fraîches de mouches soldats noires et de 2 000 tonnes de frass (engrais organique). La société prévoit ensuite de se doter de plusieurs sites en Région Centre-Val de Loire : trois sites de bioconversion de coproduits agricoles, dont le premier sera situé à Contres (Loir-et-Cher), et d’un site de transformation des larves en protéine (farine) et huile. Ce développement futur à un rythme soutenu nécessitera une deuxième levée de fonds de 2,5 millions d’euros en 2026-2027 pour financer la première unité de bioconversion.

Moins de technologie pour produire

Everfly veut se différencier de la concurrence par des sites «low tech», sans bacs de grossissement, ayant recours à moins d’automatismes complexes et plus simples à maintenir. Selon ses prévisions, Everfly prévoit d’atteindre, pour l’exercice 2031, 12 millions d’euros de chiffre d’affaires et un Ebitda de 6 millions d’euros.

Cet appel de fonds d’Everfly intervient dans un contexte plutôt complexe pour la filière française de l’élevage et de la transformation d’insectes encore à ses débuts. Ces derniers mois, deux des plus importantes sociétés du secteur ont annoncé des difficultés sérieuses. Fin février, Ÿnsect a demandé son placement en redressement judiciaire devant le tribunal de commerce d’Évry (Essonne) après avoir été incapable de trouver un accord sur le financement d’un plan de sauvegarde. Depuis 2011, Ynsect avait levé pas moins de 600 millions de dollars. 

Autre signe inquiétant : la holding EAP Group, maison mère d’Agronutris qui élève des mouches soldat noires comme Everfly, a annoncé le 23 janvier dernier que le tribunal de commerce de Sedan a donné suite à sa demande d’ouverture d’une procédure de sauvegarde ; 100 millions d’euros avaient été levés en 2021 pour construire un site de production dans les Ardennes.

Le secteur de l’insecte rencontre des difficultés à trouver son modèle économique. La protéine d’insectes, qui visait en premier lieu le secteur de l’alimentation animale, se heurte au coût très compétitif du soja. Les start-up ont pu aussi rencontrer des difficultés à faire passer leur production du stade du laboratoire à l’échelle industrielle.

Ÿnsect obtient finalement 10 millions d’euros de ses actionnaires et évite la liquidation

Le Tribunal de commerce d’Evry a rendu sa décision le 7 avril sur l’avenir d’Ÿnsect, spécialiste de l’élevage et de la transformation d’insectes, actuellement sous la protection du Tribunal dans le cadre du redressement judiciaire prononcé le 3 mars. La société a finalement évité la liquidation puisqu’elle annonce «l’obtention d’un financement de 10 millions d’euros auprès de ses actionnaires historiques. Cet apport de fonds permet à l’entreprise de financer la poursuite d’activité, dont la production et la livraison des clients, et les discussions avec de potentiels investisseurs pendant les prochains mois», selon Ÿnsect. Le PDG actuel Shankar Krishnamoorthy quitte la société et il est remplacé par Emmanuel Pinto, présenté par Ÿnsect comme «un professionnel aguerri de l’accompagnement des entreprises en difficulté» qui devra travailler à la mise sur pied d’un nouveau plan d’affaires. L’appel d’offres qui avait été lancé pour la reprise des sites industriels d’Amiens et de Dole, maintenant clôturé, a été partiellement fructueux. Ÿnsect a reçu «une marque d’intérêt pour la reprise partielle du site de Dole. Elle est actuellement en cours d’analyse et le tribunal se prononcera lors d’une prochaine audience fin mai».

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Les plus lus

Johan Boudinel, un samarien champion du monde de boucherie

Johan Boudinel, artisan-boucher d’Arrest, fait partie de l’équipe de France de boucherie qui a décroché le titre de championne…

lin France 5
"Le lin, ce trésor français" sur France 5 ce soir

La chaîne France 5 diffuse ce mardi 1er avril en soirée (21h05) un documentaire consacré à la culture et à la valorisation du…

Les yaourts du T’chiot Berton dégustés à pleines cuillerées

À Bougainville, Gwendoline Guillerm et Jérémy Le Bot ont développé une toute récente activité de transformation à la ferme,…

Cette année, le vent de Nord-Est permet un séchage fort mais principalement  en surface.
Les bonnes pratiques d’implantation selon Arvalis

Alors que les plantations de pommes de terre ont démarré depuis quelques semaines, Arvalis Hauts-de-France fait un tour d’…

Au 20 avril, les blés sont généralement au stade 2 nœuds, soit environ 2-3 jours de retard par rapport à la médiane des dix dernières années.
Optimiser la fertilisation azotée malgré un printemps contrasté

Le développement du blé tendre d'hiver est légèrement en retard en raison des conditions climatiques fraîches et sèches. L'…

Les surfaces d'endives françaises (encore) en baisse

La production française d'endives est à nouveau en baisse, de 5 % en 2024. 

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Action Agricole Picarde
Consultez les versions numériques de l'Action Agricole Picarde et du site, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de l'Action Agricole Picarde