Les agriculteurs sèment de l’herbe devant la Draaf des Hauts-de-France !
Une vingtaine d’agriculteurs se sont retrouvés le 14 décembre devant la Draaf, à Amiens, afin de protester contre la mesure de réimplantation des prairies permanentes.

La terre était-elle amoureuse au petit matin lorsque les agriculteurs en ont déversé 15 à 20 tonnes sur l’allée en pavés autobloquants menant à la Draaf, avant de réimplanter symboliquement environ un are de prairie permanente ? En tout cas, ce n’est pas le grand amour entre les agriculteurs et l’administration.
«Aucun dialogue n’est possible sur ce sujet avec les technocrates du ministère de l’Agriculture», affirme Simon Catteau, secrétaire général adjoint de la FDSEA de la Somme, qui organisait cette manifestation avec Bruno Macron, président des JA, et Edouard Brunet, secrétaire général des JA. Et d’évoquer les aberrations de cette mesure et les conséquences pour les agriculteurs concernés.
On n’en peut plus !
Une délégation menée par Françoise Creté, présidente de la FDSEA, s’est ensuite rendue dans les locaux de la Draaf pour rencontrer son directeur, François Bonnet. Celui-ci, accompagné d’Emmanuelle Clomes, chef du SRPE qui pilote les politiques nationales et communautaires en matière agricole, a semblé sensible aux arguments développés, la contestation du taux, sa méthode de calcul opaque, mais surtout l’absence de considération pour la recherche de valeur ajoutée par les éleveurs.
C’est un véritable ras-le-bol qu’a exprimé sur un autre sujet Luc Vermersch, président de la section Grandes cultures, prenant l’exemple d’un «doublon» qu’on lui demande de corriger. «Un are dans mon cas, ce sont 5 cm sur la longueur de ma parcelle !»
Suite à la demande de la profession, un rendez-vous a été pris en urgence avec le préfet de Région, ce même jour. Le but était d’obtenir des éclaircissements sur le calcul du ratio. L’administration régionale n’ayant pas de données supplémentaires, une contre-expertise sera demandée par le préfet au ministre de l’Agriculture pour la semaine prochaine. D’ici là, la signature de l’arrêté préfectoral est suspendu, ainsi que l’envoi des courriers aux agriculteurs.