«Les agricultrices sont omniprésentes sur tous les sujets»
Interview de Marie-Françoise Lepers, présidente de
la Commission des agricultrices des Hauts-de-France.
Quel est le rôle et le fonctionnement de la commission des agricultrices des Haut-de-France ?
Nous faisons le lien entre les départements, la région et les instances nationales. D’où ma représentation à la région Hauts-de-France et à la Commission nationale des agricultrices (CNA). Les présidentes des commissions des cinq départements m’ont élue présidente de cette commission pour les représenter au conseil d’administration de la FRSEA. Nous nous réunissons environ quatre fois par an à Amiens ou à Arras afin de faciliter les déplacements de chacune des représentantes.
Notre rôle est de faire remonter les problèmes sociaux, comme de travailler sur la reconnaissance et le statut des agricultrices. Les agricultrices participent beaucoup à la partie administrative avec leurs époux. C’est pourquoi elles sont omniprésentes sur tous les sujets. Nous venons, par exemple, de communiquer sur le dossier d’actualité concernant le retournement des prairies. Notre démarche était de rechercher les anomalies éventuelles sur nos dossiers. Cela nous a permis de faire remonter les informations directement à notre syndicat et de faire activer la contestation auprès de l’administration.
Quels sont les travaux actuels ?
Actuellement, nous travaillons sur la communication dans nos communes afin de faire connaître notre métier aux concitoyens, aux politiques et à nos voisins. Expliquer pourquoi on travaille tôt le matin, tard le soir ou le week-end, une évidence pour nous, mais pas pour le citoyen lambda. Bien faire comprendre toutes les contraintes de notre métier, notamment celui de la météo qui est, sans doute, le plus compliqué pour les agriculteurs.
Quelle communication et pourquoi ?
Une opération «La ferme de ma commune» est en cours d’élaboration et permettra à chacun de la décliner dans son village lors des vœux du maire ou dans le bulletin municipal. Par ailleurs, le film «Petits gestes, grands bienfaits» va être retravaillé afin de faciliter sa diffusion dans les organisations professionnelles agricoles et les écoles agricoles. Enfin, avec Solaal, nous réfléchissons à la manière de faire connaître et bien cuisiner nos produits afin de pouvoir ensuite encourager aux dons des surplus de récolte ou de produits.
Après la journée des femmes le 8 mars, comment définiriez-vous le rôle des femmes dans l’agriculture et dans les OPA ?
30 % des chefs d’exploitation sont des femmes, et cela va s’accentuer compte tenu du nombre croissant de jeunes étudiantes dans les filières agricoles. Nous devons donc les encourager à s’installer dans de bonnes conditions avec un véritable statut les protégeant en cas d’accident du travail, mais aussi des aléas de la vie. Nous devons les inciter à s’engager dans les OPA, et leur proposer des formations. Mais, pour cela, il faut pouvoir se faire remplacer, y compris pour les tâches familiales ou ménagères. C’est pourquoi nous communiquons de plus en plus sur notre métier. Néanmoins, c’est toujours plus difficile en temps de crise. Chaque fois que nous pouvons, nous sommes présentes sur de multiples manifestations. Ainsi en a-t-il été le cas au Salon international de l’Agriculture, à Paris, avec Agri-demain, mais aussi lors des Fermes Ouvertes, ou encore sur les foires locales dans nos départements, dans les colloques, tel celui qui s’est déroulé au Sénat le 22 février dernier.
Mode d’emploi
La Commission des agricultrices se réunit plus de six fois par an. Elle est composée au minimum de vingt agricultrices, conjointes collaboratrices et salariées. Les sujets traités sont toujours très enrichissants et colle à l’actualité (statut de l’exploitante, formation Systera, Pac…).