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Les conditions de réussite de l’implantation des couverts

Lorsque l’on souhaite produire des couverts performants d’un point de vue agronomique, l’objectif est souvent d’en maximiser la productivité.

Couvert à la destruction (à gauche implantation avec un semis en ligne après deux déchaumages et à droite implantation en semis direct)
Couvert à la destruction (à gauche implantation avec un semis en ligne après deux déchaumages et à droite implantation en semis direct)
© © D. R.



Pour la plupart des services rendus par les cultures intermédiaires, la biomasse produite est un bon indicateur de l’efficacité des couverts. Par exemple, accroître la biomasse produite par les couverts, c’est augmenter les restitutions au sol alimentant les stocks de matière organique ou l’activité biologique. Autre exemple, si le couvert contient des légumineuses, on maximisera alors la quantité d’azote fixée par celles-ci (22 u de N fixé en moyenne par tonne de matière sèche produite)…
Comme pour toutes les cultures, la réussite des couverts végétaux impose d’en réussir l’implantation. Néanmoins, les conditions de semis sont assez différentes de celles des cultures de vente : semis dans un mélange de terre et de beaucoup de pailles, dans un sol sec, avec des précipitations incertaines et des repousses du précédent abondantes… De plus, dans la région, semer tôt est un impératif pour garantir au couvert suffisamment de température et de rayonnement et s’assurer d’un développement satisfaisant. Par ailleurs, on peut lier de manière assez intuitive le soin apporté à l’implantation à la réussite du couvert, mais aussi de manière assez directe aux charges de mécanisation. Diverses stratégies peuvent alors être mises en place dans le but de réussir ses couverts végétaux tout en maîtrisant leur coût d’implantation.
Un essai a été conduit, dans le cadre du projet «Multifonctionnalité des couverts d’interculture», afin de comprendre les conditions de réussite de l’implantation des couverts en fonction de l’espèce semée et de mesurer l’impact des choix de conduite sur la productivité d’un couvert (radis, de vesce, de tournesol, phacélie). Plusieurs techniques d’implantations ont été testées (à la volée après deux déchaumages, en semis direct à disque, semis en ligne après deux déchaumages et après un seul déchaumage). Le semis a eu lieu le 14 août pour chaque modalité. Suite aux précipitations abondantes qui ont suivis l’implantation, le facteur roulage initialement prévu a dû être annulé.

Une meilleure levée en semis direct
En moyenne, la levée a été meilleure pour la modalité en semis direct (67 % de levée) suivie de la modalité «Semis en ligne après deux déchaumages» (63 %). Les deux autres techniques d’implantation ont eu un taux de levée voisin de 50 %. Ces observations pourraient être liées à une meilleure conservation de l’eau dans le lit de semence pour la modalité en semis direct (figure 1). Parmi les espèces testées, on observe des réponses différentes au choix de la technique d’implantation. Le radis et la vesce semblent les espèces les plus sensibles. A l’inverse, la phacélie semble peu affectée par son mode d’implantation, mais elle présente des taux de levée très faibles (20 % en moyenne).

Concurrence des repousses de blé
Au-delà de la qualité d’implantation, le choix de l’itinéraire technique a un impact sur la quantité de repousses présentes venant concurrencer les espèces semées et pouvant permettre à certains bio-agresseurs de se maintenir sur la parcelle. L’essai a permis d’évaluer les différents itinéraires techniques sur leur capacité à gérer ces repousses. Les suivis réalisés montrent que seules les modalités impliquant deux déchaumages sont efficaces pour limiter la levée des repousses dans le couvert (moins de 75 plantes/m²).
Le choix de ne réaliser qu’un seul déchaumage semble aussi inefficace pour diminuer le nombre de repousses que de ne pas travailler le sol. En effet, la modalité «semis en ligne après un déchaumage» affiche les mêmes levées que la modalité semis-direct (150 plantes/m²). Toutefois, les repousses ont pu lever plus tardivement après un travail du sol et ainsi moins concurrencer le couvert.

Plus de biomasse après travail du sol
On observe dans l’essai une influence du choix de l’itinéraire technique sur la biomasse totale produite par le couvert (figure 2). Le dispositif en essai en bandes manque toutefois de précision pour être catégorique. L’itinéraire technique permettant de produire le plus de biomasse est celui faisant intervenir deux déchaumages (2,8 t de matière sèche). Hormis la biomasse totale, la composition botanique est, elle, significativement affectée. En effet, la présence de travail du sol a limité la croissance des repousses au profit du radis et surtout des légumineuses (respectivement 1,5 et 2 fois plus de vesce qu’en semis direct après un ou deux déchaumages). Dans cette situation, le tournesol et la phacélie semblent avoir été les espèces les moins sensibles au choix d’itinéraire technique.

Perspectives
L’essai a permis de mettre en évidence les avantages et inconvénients de chaque technique sur la levée et la croissance du couvert. Il a néanmoins testé les différentes techniques de semis à une même date d’implantation. Il sera reconduit en 2018 en intégrant les différences de date de semis permises par chaque itinéraire technique, notamment pour le semis direct et en intégrant d’autres modalités comme la hauteur des chaumes.

Pour plus d’information et télécharger les résultats complets de l’essai, consultez la page web du projet : http://www.agro-transfert- rt.org/projets/multifonctionnalite-des-couverts-dinterculture/

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