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Les éleveurs de bovins viande restent sur leur faim

Le ministre de l’Agriculture n’a pas répondu aux interrogations des éleveurs.

Très attendu sur le montant de la prime à la vache allaitante, le ministre de l’Agriculture n’a pas répondu aux espoirs des éleveurs de la Fédération nationale bovine réunis en congrès aux Sables d’Olonne, le 5 février. S’il a confirmé que son niveau sera de 200 euros par vache pour les 40 premières têtes, il s’est surtout efforcé de démentir le chiffre de 60 euros au-delà de ce seuil qui circulait dans l’assistance. «Au-delà, ce ne sera pas 60 euros, ce sera plus. Jamais il n’a été dit, ni écrit, ni calculé un tel chiffre au ministère», a-t-il asséné.
Interpellé par la salle pour être plus précis au-delà de la quarantième vache, Stéphane Le Foll s’est montré ouvert à la discussion, tout en réaffirmant sa volonté de mettre en place un système de référence individuelle basé sur les animaux présents en 2013. Certaines exploitations détiennent plus de vaches que de primes, a-t-il fait remarquer. Il n’a pas exclu, non plus, de reprendre à son compte la proposition de la FNB de cibler l’aide sur les éleveurs spécialisés. «L’évolution de la Pmtva est une opportunité pour mieux coller à la réalité des exploitations, mais cette évolution ne doit pas déstabiliser certains systèmes. Nous travaillons activement pour fixer les derniers paramètres, qui ne doivent pas pénaliser les exploitations spécialisées et professionnelles», a déclaré le ministre.
Quelques instants plus tôt, Pierre Chevalier, le président de la FNB, avait demandé à ce que «au-delà des 40 vaches, les aides soient réorientées uniquement vers les éleveurs spécialisés en viande», en excluant ceux qui exercent en parallèle une autre activité plus lucrative comme les céréales. «Il y a 643 millions d’euros à distribuer : 150 euros par vache au-delà des 40 premières nous semble un bon chiffre», a-t-il précisé. Incertitude également sur la répartition de l’enveloppe de 150 millions d’euros pour le plan protéines. Le président de la FNB estime que les deux tiers de l’enveloppe doivent être ciblés sur les éleveurs.

«Viandes de France»
En revanche, comme le souhaitait la FNB, le ministre a également annoncé la création d’une cellule export, associant les pouvoirs publics et la filière. Elle déclinera les priorités à l’export de la filière dans la prolongation de l’exercice mené à FranceAgriMer sur les objectifs stratégiques de la filière. Par exemple dans le Maghreb ou en Europe centrale et de l’Est. L’exportation, notamment vers l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient «aidera à cons­truire la filière et à valoriser nos races», a assuré le ministre.
A cet égard, un an après l’affaire du horsegate, très mal vécue par les éleveurs, le ministre a insisté sur le lancement de la bannière «Viandes de France», le 11 février, une initiative également plébiscitée par la filière. «La valorisation de l’origine -né, élevé et abattu en France- est une priorité pour reconquérir le consommateur», a-t-il affirmé en rappelant que la France héberge «45 % du cheptel bovin de l’Europe». Pas de quoi cependant remettre du baume au cœur des éleveurs qui sont confrontés, notamment en Vendée, à des prix qui ne couvrent pas leurs coûts de production (3,80 €/kg contre 4,5 €/kg) et une future baisse drastique des primes de la Pac.

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