Les poneys et chevaux, rois du Paradis Konyka
À Milly, Antoine Graire, ancien éleveur laitier, partage avec passion son amour pour les animaux,
particulièrement les équidés. Vingt-cinq races sont à découvrir dans cette ferme pédagogique nommée Paradis Konyka.
À Milly, Antoine Graire, ancien éleveur laitier, partage avec passion son amour pour les animaux,
particulièrement les équidés. Vingt-cinq races sont à découvrir dans cette ferme pédagogique nommée Paradis Konyka.
Antoine et Annick Graire sont des amoureux des équidés depuis toujours. «Nous avions une ferme d’élevage laitier. En plus des vaches, nous avons toujours eu une dizaine de poneys, juste pour le plaisir», se souvient Antoine. Avec 25 vaches laitières et 25 ha, l’activité d’élevage de Milly, hameau de Doullens, n’était plus rentable. «Ça devenait très difficile. Nous avons pris la décision de nous reconvertir en ferme pédagogique.» Il faut dire que le contact avec le public était aussi leur truc. «Nous produisions des endives que nous vendions en direct. On aimait cette relation avec les gens. Aujourd’hui, c’est même la plus grosse activité.»
Seuls 7 ha de prairies autour du bâtiment ont été conservés. Le troupeau de Montbéliardes et les terres ont été cédées à un agriculteur voisin en 2007. «C’était la condition pour pouvoir investir dans une salle de réception.» En 2012, le Paradis Konyka ouvrait ses portes pour le plus grand plaisir des enfants. Konyka ? «Nous avons des Konik polski, des petits chevaux très rustiques d’origine polonaise. Konyka est aussi le prénom de ma belle-mère, d’origine Ukrainienne», explique Antoine. Aujourd’hui, l’ex-agriculteur gère le centre seul, Annick étant souffrante, aidé d’une salariée à mi-temps et d’une apprentie.
L’huile de coude est nécessaire pour entretenir le paradis des animaux. Cent-vingt têtes cohabitent dans un vaste bâtiment, aménagé en stabulations, et dans les prairies aux beaux jours. Poneys, chevaux, ânes, vaches, poules, cochons, lapins, chèvres, moutons, lamas, chats… «Nous avons vingt-cinq races d’équidés», précise Antoine. Du plus petit shetland à Diamant, le Trait ardennais, en passant par le Henson, le Haflinger, le poney Landais ou encore le New-Forest.
Antoine détient un véritable musée vivant. La visite se déroule au fil de panneaux synthétiques qui délivrent les informations essentielles sur chaque race. «On y présente les différences entre les espèces et les caractéristiques de chaque animal.» L’amoureux bichonne des races quasiment en voie de disparition, comme ses moutons de Jacob, originaires de Mésopotamie et du Moyen-Orient, distingués pour leur robe pie et leurs quatre cornes.
Y passer la journée
Découverte des races, pansage des poneys, distribution de la nourriture font partie de la visite. La cerise sur le gâteau est la balade à poney. Puis, il est possible de passer à table, dans la salle de réception, sur réservation. Aux fourneaux… Encore Antoine. «J’ai toujours aimé cuisiner. À l’armée déjà, j’étais affecté à cette tâche», rit-il. Le menu est composé de recettes classiques de la cuisine française, à l’image de l’ambiance conviviale : ficelle picarde, tarte au Maroilles, puis rôti de porc à l’ancienne, poule au pot ou choucroute… «J’ai une liste de sept ou huit entrées et plats différents.» Le passionné pense à améliorer davantage encore cet accueil. «Nous menons des activités qui permettent aux groupes de passer la journée entière ici. Les particuliers, eux, restent souvent à la demi-journée. J’aimerai pouvoir les occuper toute la journée.»
La plupart des animaux ont été donnés ou adoptés. «Nos deux lamas viennent de la SPA. Ils servaient à un laboratoire d’analyses. Nos cochons laineux, eux, viennent du zoo d’Amiens.» Les plus sociables divaguent en liberté. «Cela rend l’apprentissage d’autant plus attractif et concret pour les enfants. Ils aiment entrer en contact direct.» Quant à l’élevage ? «Il n’y a quasiment pas de naissances, parce que nous ne nous séparons d’aucun de nos animaux», explique Antoine. Avec un train de vie très confortable, on coule de longs et beaux jours au Paradis Konika. Pépito, le taureau Jersiais de dix-sept ans, ne dira pas le contraire.