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Médecines alternatives : l’homéopathie est efficace, mais pointue

Depuis trois ans, Didier Leleu, exploitant laitier à Bezinghem, utilise l’homéopathie pour soigner ses vaches et obtient des résultats plus que satisfaisants.

Didier Leleu soigne trois mammites sur quatre grâce à l’homéopathie.
Didier Leleu soigne trois mammites sur quatre grâce à l’homéopathie.
© © A. P


Depuis trois ans, les pipettes d’homéopathie ont remplacé les seringues d’antibiotiques dans la pharmacie des quarante laitières de Didier Leleu. «Je pensais depuis un moment à cette méthode alternative, notamment pour soigner les mammites, mais l’utilisation est assez complexe, raconte l’exploitant, installé en conventionnel à Bezinghem (62). Alors, lorsque le Geda du Haut-Pays a mis en place un groupe de réflexion autour de cette pratique, j’ai tout de suite adhéré.»
Grâce au travail de groupe et aux échanges de connaissances, le professionnel a peu à peu appris à se servir de ces substances diluées. L’éleveur parvient désormais à soigner trois mammites sur quatre uniquement avec l’homéopathie. Celle-ci lui permet aussi de traiter les diarrhées des veaux, les panaris… «Il nous manque seulement des solutions pour les non délivrances des vaches lors de la mise bas.»
Jean-Louis Knockaert, conseiller du Geda, précise : «L’homéopathie est très efficace et peut soigner en quelques heures, mais la grande difficulté est de cerner l’origine du problème pour pouvoir appliquer le bon traitement.» Car, pour une pathologie, une centaine de remèdes peuvent exister, mais très peu seront adaptés. Et certains remèdes ne sont pas compatibles avec d’autres.

Savoir observer
Alors, Didier Leleu observe. Il est devenu le spécialiste de son troupeau. «Pour une mammite, on ne peut pas se contenter de regarder le pis uniquement. Il faut observer le comportement de la vache : dort-elle, est-elle stressée, a-t-elle le corps chaud et les extrémités froides ? Il faut décortiquer son corps comme un puzzle !» Le jeu de l’observation en vaut la chandelle : en deux ans, Didier Leleu est passé de 69 e/UGB à 23,5e/UGB de frais vétérinaires, soit une réduction de 65%. Il a même réduit l’utilisation de seringues antibiotiques de 75 % pour le traitement des mammites. Mais il s’agit d’une tendance, puisque les vrais vétérinaires peuvent varier d’une année à l’autre. « Il faut attendre une dizaine d’années de pratique pour que les chiffres soient significatifs », précise-t-on au Geda.
Il faut dire que les traitements ne coûtent presque rien. Un tube de granules se vend en pharmacie entre 2 et 5 € en moyenne. Jean-Louis Knockaert préconise ensuite de diluer deux granules dans une pipette de quelques millilitres, remplie à un tiers d’eau déminéralisée et à deux tiers d’alcool de fruit. «Ceci est la solution mère. Pour traiter une vache, deux gouttes de cette solution, rediluées dans une pipette d’eau, entière suffisent.» Appliquer ensuite sur une muqueuse, dans la bouche, la vulve ou le nez. Aucune «dose» n’est en fait définie, car l’homéopathie repose sur le principe suivant : les substances administrées provoqueraient, si elles étaient concentrées, des symptômes similaires à l’animal malade. «Elles envoient un message au corps, qui active ses défenses», explique Jean-Louis Knockaert.
Didier Leleu ajoute cependant que «le mieux est d’anticiper, plutôt que de subir». Lui est devenu un maniaque de l’alimentation. «Mes vaches ont d’abord de l’enrubannage le matin, qui favorise la rumination. Puis, elles ont de l’ensilage de maïs, des pulpes de betterave et du concentré. Tout est pesé et calculé !» Ces rations équilibrées, combinées au confort des vaches, logées sur paille propre et qui sortent le plus possible en prairie, permettent de limiter les maladies au maximum.

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