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Metro ouvre le premier potager urbain d’intérieur de France

Le grossiste Metro vient d’ouvrir à Nanterre, en banlieue parisienne, le premier potager urbain indoor du pays où vont être cultivées herbes et plantes aromatiques.

La branche française du groupe allemand Metro a vu le jour en 1971 dans le but d’approvisionner les restaurateurs et commerçants indépendants à travers un réseau de 98 entrepôts de vente et 9 500 collaborateurs au service de 400 000 professionnels à travers 45 000 références, dont 7 000 produits locaux et régionaux pour un chiffre d’affaires de 4,2 milliards d’euros en 2017 (dont 60 % réalisés en produits frais).
Engagé dans une démarche RSE (responsabilité sociétale des entreprises) depuis 2011, Metro France réfléchit depuis deux ans à un projet d’agriculture urbaine. Ce dernier s’est concrétisé à Nanterre (Hauts-de-Seine) grâce à la collaboration de la start-up berlinoise Infarm. Cette jeune entreprise allemande, créée en 2013, est en effet spécialisée dans la création d’espaces agricoles d’intérieur.
Après deux années de collaboration, Metro et Infarm ont installé dix-huit potagers en verre de 3,40 m de haut, qui recouvrent une surface de 80 m2 de l’entrepôt Metro de Nanterre, pour une production de près de quatre tonnes par an, une première en Europe. Chacun de ces potagers contient quatorze plateaux de culture d’une quarantaine de plantes répartis sur sept niveaux, où sont cultivées treize variétés d’herbes aromatiques et quatre variétés de micro-végétaux.
Dans un premier temps, ce sont les herbes les plus demandées par les clients qui ont été sélectionnées : la ciboulette, le basilic, la coriandre, la menthe, l’aneth, le persil. Mais, dans un souci de répondre aux clients ayant des exigences plus pointues, comme les chefs étoilés, l’offre a été élargie à des variétés plus rares et utilisées aujourd’hui en cuisine comme le basilic thaï, le basilic citron, la coriandre confetti, la moutarde Golden Frills, le cresson, le chou kale. Cette sélection pourra de nouveau être accrue dans le futur, en fonction des demandes spécifiques des clients.
«Ce projet illustre notre volonté de proposer à nos clients et aux clients de nos clients des produits ultrafrais et ultra-locaux. Ce potager est un site pilote qui va permettre à AgroParisTech de travailler sur les bénéfices en termes de durabilité et d’empreinte carbone. Nous sommes au début d’une nouvelle aventure, et nous réfléchissons à d’autres projets», explique Benoît Feytit, directeur général de Metro France.

Pilotage à distance
Ce potager urbain utilise la technique de la culture hydroponique pour faire pousser les plantes. Avec cette technique hors-sol, les plantes poussent dans de l’eau courante à laquelle sont ajoutés les sels minéraux et nutriments essentiels à leur croissance. Chacun des potagers est équipé d’un circuit fermé d’irrigation, qui alimente en permanence toutes les plantes. L’eau étant constamment réutilisée, Infarm estime économiser près de 95 % d’eau par rapport à l’agriculture classique, grâce à sa technologie.
Par ailleurs, la production des herbes aromatiques du potager urbain se fait sans aucun traitement chimique, et à partir de graines issues de l’agriculture biologique. Le potager est situé à l’intérieur de l’entrepôt et est éclairé par des LEDs très performantes sur le plan énergétique. Celles-ci diffusent une lumière reproduisant le spectre lumineux visible du soleil, qui donne aux herbes la parfaite lumière dont elles ont besoin pour leur croissance. L’éclairage est éteint entre 21h et 6h pour reproduire des cycles jour/nuit.
Ce sont les collaborateurs de la start-up Infarm qui suivent les pousses et entretiennent les potagers, qui sont équipés de capteurs permettant de surveiller la température, l’eau, la lumière. «Grâce à ce système, nous pouvons gérer à distance, sur notre smartphone, la culture des plantes. Nous pouvons ainsi réajuster lumière, température, pH et apport de nutriments», explique Florian Cointet, directeur général d’Infarm France. Deux personnes à temps plein, salariés de la start-up Infarm, s’occupent du potager de Nanterre, depuis la plantation jusqu’à la récolte.
Le cycle de pousse des herbes est en moyenne de trois à quatre semaines, chaque semaine correspondant à un stade de maturité différent, ce qui permet aux herbes aromatiques les plus jeunes et les plus anciennes de pousser en cohabitation sur un même plateau. Cette façon de procéder assure une production régulière, et ce, trois cent soixante-cinq jours par an.
Une fois arrivées à maturité, les herbes sont récoltées à la main, empaquetées dans des sachets et proposées à la vente. Ce potager urbain permet une production annuelle équivalente à environ 500 m2 d’agriculture «classique», pour un module occupant une surface utile de seulement 2 m2.

A propos d’Infarm

Fondée en Allemagne en 2013 par Osnat Michaeli, les frères Erez et Guy Galonska, la start-up Infarm utilise les objets connectés et la science des données pour optimiser ses potagers urbains dans le but de proposer un système alimentaire alternatif qui soit à la fois durable, transparent et abordable. L’entreprise installe ses potagers modulables en milieu urbain afin de cultiver des produits ultra-frais pour les habitants des villes. Structuré autour d’un département de recherche et développement de pointe, de technologies brevetées et d’une équipe pluridisciplinaire, Infarm s’est donné pour mission d’aider les villes à devenir auto-suffisantes en termes de production alimentaire, tout en améliorant la sécurité sanitaire, la qualité et l’impact écologique de ce qui est consommé.
«Plutôt que de nous demander comment régler les problèmes de la logistique actuelle, nous avons préféré la repenser du début à la fin : au lieu de construire des structures à grande échelle en périphérie des villes, d’optimiser une certaine culture, puis de distribuer des produits, nous avons décidé qu’il serait plus efficace de distribuer les unités de culture elles-mêmes et de faire pousser nos légumes et herbes directement là où les gens vivent et consomment», explique Erez Galonska, co-fondateur et PDG d’Infarm. A Berlin, une centaine de potagers ont déjà été installés dans des supermarchés (notamment au sein de certains points de vente de l’enseigne Edeka), des cuisines de restaurant (comme dans le restaurant berlinois «Good Bank») ou des entrepôts des magasins de grossistes. En France, la start-up confie qu’elle a des pistes pour travailler avec des restaurateurs.

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