Nesle : une place donnée à l’environnement
Echo de l'assemblée cantonale de la Fdsea de la Somme.
Vingt quatre agriculteurs étaient présents dans la salle de la bibliothèque ce 31 janvier pour l’assemblée générale du canton de Nesle présidée par Hervé Nuttens, en présence de Laurent Degenne, président de la Fdsea. Dans son tour d’horizon des dossiers sensibles, Hervé Nuttens a plaidé pour une implication le plus en amont possible dans tout ce qui a trait à l’environnement. C’est sur ce dossier aux multiples facettes qu’a rebondi Laurent Degenne en soulignant que, en matière de couverture des sols en hiver, un assouplissement a été obtenu qui supprime la date limite d’implantation du couvert. Il a de nouveau critiqué la notion d’interdiction d’épandage sur sol massifié. «Qu’est-ce qu’un sol massifié pour nous agriculteurs ?», a-t-il questionné.
Actuellement, les élus de la région mène un bras de fer avec l’administration régionale sur les modalités d‘application du 5ème programme d’action de la directive nitrate. A la remarque d’un participant sur la manière dont l’Allemagne a intégré les contraintes environnementales, Laurent Degenne a indiqué que ce pays s’est donnée une image verte par ses 15% d’écologistes mais les Allemands ne sont pas plus verts que nous. Que ce soit sur les Bac (bassin d’alimentation de captage), le Srce (schéma régional de cohérence écologique) avec ses trames vertes et bleues, il faut être présent et apporter ses arguments pour ne pas se laisser imposer des contraintes trop coûteuses d’autant que beaucoup de questions se posent encore. «Quel zonage ? Quel cahier des charges ? Où en est la limitation des constructions», a-t-il lancé.
Nouvelle chance pour le canal
«Sur le projet de canal Seine-Nord Europe, peu d’infos nouvelles», a indiqué Hervé Nuttens. Le rapport du député Rémi Pauvros chargé d’élaborer une reconfiguration du canal, est porteur de nouveaux espoirs. «Une nouvelle chance est donnée au canal», a estimé Hervé Nuttens. Cette reconfiguration aboutit à une réduction du coût global qui s’élèverait entre 4,3 et 4,7 milliards d’euros contre plus de 7 milliards dans le projet initial. La réduction de ce coût provient principalement de l’abandon du partenariat public-privé au profit du seul financement public. La suppression d’une des sept écluses, l’abaissement de la moitié de la hauteur pour une autre, la création de deux plateformes multimodales au lieu de quatre constituent une bonne partie des autres sources d’économie.
La part de l’Etat français étant retombée de quatre à un milliard, on attend maintenant l’accord officiel. Une nouvelle enquête d’utilité publique devrait être lancée en 2014. «Nous sommes plus sereins avec la réserve foncière constituée. Les commissions communales sont prêtes à se réunir dès que le projet sera finalisé et lancé. Néanmoins, la Fdsea ne perd pas de vue qu’elle doit anticiper les conséquences pour les agriculteurs et veiller à les atténuer», a conclu Laurent Degenne.