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Noriap : la création de valeur ajoutée d'abord

Noriap vient de tenir ses quatre assemblées de section dans la Somme.

© AAP


Les assemblées de section pour une coopérative comme Noriap donnent l’occasion aux membres du bureau de rencontrer les adhérents au sein de leur terroir puisque quatre d’entre elles se sont tenues dans la Somme dans les secteurs Est et Ouest, Nord et Sud et une en Normandie. Elles ont réuni entre cinquante et cent cinquante participants. Les responsables de région rendent compte des activités de l’exercice qui s’est déroulé du 1er juillet 2012 au 30 juin 2013, font le point sur la collecte de la dernière moisson et apportent les informations pratiques pour faciliter la prise de décision des adhérents dans les domaines techniques et économiques pour la récolte suivante.

Veiller particulièrement à la protéine
Patrick Wibail, chef de région Nord comme son homologue, Frédéric Toullet, chef des régions Est et Sud, ont rappelé le caractère exceptionnel des prix de la récolte 2012. La moyenne de la coopérative a atteint 218 euros la tonne en blés Bpmf, 451 euros en colza et 287 euros en pois jaunes. Selon Dominique Lagache, président de la région Est, le chiffre d’affaire d’un hectare de blé s’est situé, en 2012, à plus de 1 800 euros. En 2013, il devrait se situer entre 1 400 et 1450 euros, soit au même niveau que celui des récoltes 2011 et 2010. Tous insistent sur la nécessité de mettre sur le marché la meilleure qualité possible en veillant particulièrement à la protéine. C’est tout l’enjeu de la fertilisation azotée que Pascal Bugel, directeur des activités de terrain, résume ainsi : «Un tiers des volumes réceptionnés n’est pas exportable sur le critère de la protéine. Il faut donc agir sur tous les leviers possibles». Il faut reconnaître que ce critère pose moins de problèmes à l’Est du département où les taux frisent ou dépassent les 11,5 % chaque année, au moins sur les quatre dernières récoltes, y compris celle de 2013.

La contractualisation devient la règle
«Noriap joue dans la ligue des champions du prix de campagne», a lancé en boutade Patrick Wibail tout en s’interrogeant. «Pourquoi le réaliser avec ma coopérative ? Est-elle bien placée ? Que propose-t-elle ? Puis-je accéder à de bons prix ?». Le prix de campagne, autrement dit le système prix moyen et compléments de prix, reste de très loin, le plus pratiqué. «Ne nous méprenons pas, c’est le prix de campagne qui génère le plus de tonnage au prix le plus haut», a renchéri Luc Vermersch, président de la région Nord. Dans cette région, sur 240 833 tonnes engagées de la récolte 2012, 216 665 tonnes l’ont été au prix de campagne soit près de 90 % et ce qui représente 78,5 % de la collecte totale. En 2013, le tonnage engagé en prix de campagne a atteint 198 736 tonnes, soit un niveau dans la moyenne des dernières années.
Pour ce qui concerne les autres modes de commercialisation, «Opticep» est un contrat qui engage les hectares et qui permet d’intégrer jusqu’à 20 % de prix de marché (avec options). Le "Cérémat objectif" est un engagement au prix de marché mais avec délégation de la vente à la coopérative. «Cette offre de contrat possède la particularité de se préparer bien avant», souligne Patrick Wibail avant d’ajouter que «c’est une recette Noriap, la seule authentique», et que "il faut se méfier des copies !» En 2012, Noriap a lancé «Bicep +» qui offre la possibilité de faire soit du Cep (prix de campagne sur les hectares) soit du Bicep (engagement sur des tonnes au prix de campagne ou au prix de marché). «Bicep+» est adapté espèce par espèce et peut combiner les deux types de contrats. En individuel, il s’accompagne du système d’option (Pog). En groupe, il bénéficie de l’approche «Cérédynamique».

Une coopérative et un groupe en bonne santé financière
La coopérative Noriap a dégagé au 30 juin 2013, 409,8 millions d’euros de chiffre d’affaires, en progression de 6,7 %. 19,122 millions d'euros de compléments de prix ont pu être redistribués aux adhérents. «Un montant dans la moyenne des cinq dernières campagnes», a indiqué Martin Migonney, directeur général.
Le résultat net s’est élevé à 4,9 millions d'euros contre 3,337 millions d'euros au 30 juin 2011. Tous les ratios de gestion sont supérieurs aux normes admises par les organismes de gestion. «C’est une des raisons pour lesquelles nous avons décidé d’investir environ 16 millions d’euros en 2012-2013 dont 9 millions d’euros pour un nouveau silo de 34 000 tonnes à Hautvillers-Ouville. Ce montant représente deux fois les investissements réalisés en moyenne au cours des exercices précédents», a expliqué Martin Migonney.

Poursuite du projet «Ambition 2015»
Jean-François Gaffet, président de Noriap, a rappelé que, pour les adhérents, l’objectif principal du plan d’entreprise consiste à développer la valeur ajoutée. A cette fin, un module de commercialisation en ligne baptisé e-grains a été élaboré. Il permet aux agriculteurs de passer des ordres de vente en ligne, et d’accéder aux cotations Euronext en différé d’un quart d’heure.
Les outils d’aide à la décision font l’objet d’une attention particulière pour une utilisation optimum. Atland, outil de pilotage de l’assolement et des interventions qui va succéder à Visioplaine permettra des échanges de données beaucoup plus fluides.
«Nous cherchons en permanence la performance économique à travers les synergies et de nouveaux partenariats. D’où la création de Selliance en semences et de Sillage pour la commercialisation». Dans la ligne du «Produire Plus, Produire mieux», Noriap conduit des expérimentations applicables directement par les adhérents.
«Nous sommes à l’écoute de l’ensemble des adhérents notamment les jeunes (Epix) et les spécialisés qui se retrouvent dans des groupes spécifiques (groupe lait)», a assuré Jean-François Gaffet. «Enfin, la création de valeur ajoutée chez Noriap c’est aussi le contrat Lu, les contrats blés pour la meunerie, en variétés pures, les orges de brasserie sans oublier les semences fourragères», a-t-il conclu.

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