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Opération «développement durable» dans une ferme du Santerre
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La moitié des employés de la coopérative Sana Terra ont participé bénévolement à une plantation de haies.
Les employés des Sana Terra ont pris leurs bêches pour aider Hélène et Gonzague Proot à planter 350 m de haies.
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AAP
Hélène et Gonzague Proot cultivent en production biologique du blé, de l’épeautre, du triticale, des pommes de terre, des pois de conserve et des haricots verts sur leur exploitation d'Herleville, au cœur du Santerre. Ils élèvent une vingtaine de vaches Salers qui valorisent une cinquantaine d’hectares de prairies temporaires. Déjà engagé dans l’agriculture biologique depuis plusieurs années, le couple a créé des logements sociaux dans les bâtiments de la ferme chauffés au miscanthus produit sur l’exploitation.
Quatre mille arbres
Quatre mille arbres
L’association "Pur projet", un collectif d’entrepreneurs sociaux, les a contactés au titre de leur engagement depuis plusieurs années dans le développement durable. Elle leur a proposé de planter quelque quatre mille arbustes sur leur exploitation. Ces arbres sont financés par des grands groupes hôteliers ou bancaires qui responsabilisent leurs clients au développement durable. «Les quatre mille plants nous ont été livrés ainsi que des piquets et des protections. Ce n’était pas tout, il nous fallait de l’aide pour repiquer tout cela. J’ai donc lancé un appel à tous les organismes et personnes proches de la nature, prêtes à donner un peu de leur temps et à échanger sur nos idées et nos valeurs», explique Gonzague Proot. De nombreux bénévoles ont répondu à cet appel : particuliers, élèves des collèges et des lycées ainsi qu’une partie des employés de Sana Terra, coopérative céréalière basée à Rosières, dont il est adhérent et administrateur. Gonzague Proot est également président de l'Union des coopératives biologiques de céréales.
Une demi-journée offerte
«Le 17 mars dernier nous étions dix sept sur les trente salariés de Sana Terra à offrir à Gonzague et Hélène, une demi-journée de RTT - les silos étant restés ouverts, tous n’étaient pas disponibles pour l’opération - au cours de laquelle nous avons planté trois cent cinquante mètres de haie dans la bonne humeur. En participant à cette action, nous voulions montrer que Sana Terra adhère aussi au concept du développement durable. D’ailleurs, notre coopérative s’est engagée auprès d’un de ses acheteurs afin de lui livrer vingt pour cent de sa production de blé cultivé de manière durable», commente Benoit Dewas, directeur de Sana Terra.
Deux types de haies
Deux types de haies
Il a fallu dix journées bien remplies au couple aidé des bénévoles pour planter quatre kilomètres de haies autour de leur exploitation et délimiter les parcelles. «J’y voyais plusieurs intérêts, non seulement pour la biodiversité mais aussi pour freiner le ruissèlement, abriter mon troupeau ou encore avoir un effet brise vent. Le centre régional de la propriété forestière m’a bien aidé, notamment dans le choix des essences et la technique de plantation», précise Gonzague Proot.
L'exploitant a privilégié deux types de haies : la haie clôture composée uniquement de buissons tels que l’églantier ou le prunelier implantés de l’est vers l’ouest, et la haie brise-vent composée de buissons, arbres haut-jets tels que l’érable, le chêne ou encore le hêtre et d’arbres taillés en cépées afin d’avoir de l’ombre. Il a ajouté une bande enherbée sur quatre à six mètres de largeur afin de créer un écosystème autour des parcelles et faciliter les travaux.