Oser entreprendre pour réussir
La journée Cerfrance Somme s’est clôturée, comme chaque année, par une conférence. L’invité ? Hervé Gougeon, président du Groupe Edifia.
Ce n’était pas «Les dix commandements» version Ancien Testament, mais plutôt la version comédie musicale à l’américaine d’Elie Chouraqui et Pascal Obispo, passée au Zénith d’Amiens en début d’année, à laquelle étaient conviés les invités de Cerfrance Somme, le 16 janvier dernier. Pour dire vrai, ce ne sont pas dix commandements, mais plutôt huit principes qui président à la réussite d’une entreprise, plus exactement à celle des équipes qui la constituent, selon Hervé Gougeon, président du Groupe Edifia, chargé de clôturer cette journée.
La tâche du management est «d’amener les gens de là où ils sont à là où ils ne sont jamais allés», lance Hervé Gougeon, en paraphrasant Henri Kissinger, plus connu pour son rôle auprès de Richard Nixon dans l’affaire du Watergate que pour ses qualités de manager. Revenons à nos moutons. Comment faire en sorte que des équipes aient envie de décrocher la lune et de conquérir l’Amérique ? A grands renforts d’extraits de films et d’archives télévisées sur Christophe Colomb et les premiers hommes qui ont marché sur la lune, la réussite n’est possible que «lorsque un groupe humain est en projet», explique Hervé Gougeon. Pour ce faire, le projet doit être partagé, ambitieux et contenir une part de rêve.
De la performance à la passion
Une fois que l’on a les bons projets, datés et mis en œuvre avec un plan d’actions, l’étape suivante est de promouvoir les bons équipiers, autrement dit la performance, qui est la somme de leurs compétences et de leurs motivations. Et de rappeler que, «quelle que soit la longueur de la piste de l’aéroport, le cochon ne s’envolera jamais.» En même temps, ce n’est pas ce qu’on lui demande. Au manager donc de mettre la bonne personne à la bonne place, comme d’être passionnant pour les autres, principe n° 3, et faire en sorte que chacun trouve des motifs de plaisir dans son travail et ensemble, principe n° 4.
Pour y parvenir, rien de mieux que des règles du jeu claires et nettes, comme l’exercice de l’autorité pour les faire respecter. Principe n° 5. Reste que le manager ne doit pas se transformer en Père fouettard et doit pratiquer le principe (n° 6) de la mesure. Traduction : adapter le système qui correspond à chacun. Ce qui implique, principe n° 7, le recours à la formation des équipiers, si besoin est, pour éviter leur inadaptation qui conduit tout droit à l’incompétence, et en suivant à la sclérose, à la frustration, à la peur des lendemains, pire, au sabotage.
Dernier principe : celui de la valorisation pour faire émerger l’énergie de chacun. Ce qui suppose une méthode, qui peut s’appuyer sur trois temps forts : les entretiens individuels, les réunions et le coaching. Une méthode qui faisait dire à James Webb, directeur de la Nasa, lorsqu’il évoquait le premier débarquement sur la lune, qu’elle «a permis à des gens ordinaires de faire des choses extraordinaires». Y a plus qu’à…