Pommes de terre : une filière qui impose le respect
La première réunion de l’espace régional de concertation pommes de terre en Hauts-de-France a livré un poids sur l’économie de la filière. Et c’est du lourd.
Dans la région Hauts-de-France, la dynamique de la filière pommes de terre n’est plus forcément à démontrer, mais cela fait toujours forcément un peu de bien. Notamment face aux représentants des nouvelles autorités régionales. C’est pourquoi il aura d’abord été fortement question du poids économique de la filière pommes de terre dans la région lors de la première réunion de l’espace régional de concertation pommes de terre, qui se tenait fin mai, à Ramecourt (Pas-de-Calais).
Mais à quoi sert un espace régional de concertation ? C’est l’un des changements majeurs apportés par la fusion des régions Nord-Pas-de-Calais et Picardie pour la filière pommes de terre. Jusqu’à cette date, concurrents, mais aussi complémentaires, les deux bassins de production de pommes de terre sont désormais réunis au sein d’un espace de dimension régionale destiné à favoriser les échanges entre les différents opérateurs à l’échelle des Hauts-de-France. En Nord-Pas-de-Calais, l’idée de réunir ces acteurs, de la production jusqu’à la mise en marché en passant par le suivi sanitaire et la transformation, ne date pas d’hier. Le Comité technique pommes de terre ou encore Qualipom Nord sont nés de cette volonté.
Le 24 mai, pour la première réunion organisée avec l’ensemble des acteurs des Hauts-de-France et de la Draaf, il aura été question du poids de la filière pommes de terre dans la nouvelle région et de son évolution.
Les atouts de la grande région
Selon les chiffres de la Chambre d’agriculture des Hauts-de-France, on cultiverait en Nord-Pas-de-Calais et en Picardie quelque 97 320 hectares de pommes de terre pour 4,3 millions de tonnes récoltées, sur environ 4% de la SAU régionale. 22% des agriculteurs la produisent, soit 5 640 exploitations.
La région se situe au premier rang en matière de transformation puisqu’elle contribue à produire 70 % des frites fabriquées en France. Le chiffre d’affaires de la filière pommes de terre en région Hauts-de-France atteint, quant à lui, un milliard d’euros.
Parmi les autres sujets abordés : les sources de contamination primaire du mildiou, de la mise en œuvre du suivi sanitaire de la culture ou encore de la campagne «Objectif Terre 0%» destinée à sensibiliser les professionnels sur le déterrage et les conséquences du transport de terre.
Pour Alain Dequeker, président du Comité technique pommes de terre, l’élargissement du périmètre de l’espace régional de concertation est forcément «une bonne chose». «On ne peut qu’adhérer à ce souhait de l’administration, ajoute-t-il. Il n’est plus question de parler aujourd’hui de versant nord ou de versant sud des Hauts-de-France, mais de la région dans son ensemble, et de parler désormais d’une seule voix.» Il a cependant conscience qu’il faudra encore un peu de temps et de patience pour lever certaines «barrières culturelles».