Port de Dunkerque : le trafic de marchandises agricoles tient le cap
Dunkerque conforte sa place de troisième port de commerce français, juste derrière Marseille et Le Havre. Durant l’année 2018, la rade nordiste a donc dépassé la barre des 51 Mt de marchandises en transit.
La plus forte hausse de trafic concerne l’activité conteneurs avec 422 000 EVP* manutentionnés, en progression de 13 %. «Le transport de conteneurs a plus que doublé dans le port depuis 2010, annonce Stéphane Raison, président du directoire du Grand port maritime. Dans ce domaine, Dunkerque occupe aujourd’hui une place majeure en Europe, d’abord au service des entreprises de la région.»
Céréales, sucre, lin, pommes de terre...
Les céréales continuent de subir les conséquences d’une conjoncture peu favorable, même si le trafic (1,44 Mt) est en progression de 11 % (par rapport à 2017). «Nous sommes loin des records (3,2 Mt en 2015, ndlr), mais nous espérons que la seconde moitié de campagne, jusqu’en juin, permette de dynamiser le commerce», indique Stéphane Raison.
Chargé des relations publiques, Dominique Lammin, est confiant pour les mois à venir. «La dernière moisson a été très bonne avec des grains de qualité, rappelle-t-il. Ce critère a permis à la Sica Nord céréales de remplir deux panamax, bateaux de 63 000 t, à destination de la Chine à la fin du mois de décembre. C’est un signal fort.»
2018 a été une «belle année» pour le sucre, aussi bien pour le transport en vrac, en sacs ou en conteneurs. «Environ 200 000 t, issues de l’entreprise Cristal Union, ont transité par Dunkerque», annonce-t-il. Ce dernier se réjouit également du développement de la filière lin textile. «La demande de l’Inde ne cesse de s’accroître avec des projections d’achats considérables.»
Enfin, le commerce de pommes de terre de consommation suit son cours, notamment vers l’Afrique de l’Ouest, les Dom-Tom et Dubaï (produits haut de gamme). La commercialisation de frites devrait se développer rapidement dans le port nordiste avec l’installation de 24h Frost, courant 2019.
Par ailleurs, Dunkerque reste leader de l’importation de fruits en conteneurs, comme la banane. «Notre volonté est de faire transiter plus de fruits et de produits frais dans le port à l’avenir. C’est une bonne spécialisation», explique François Soulet de Brugière, président du conseil de surveillance.
De la terre à la mer
Si le port de Dunkerque doit sa vitalité à ses infrastructures maritimes, il la doit aussi à l’expansion du réseau fluvial intérieur. Instauré fin 2013, le service de transport fluvial Nord ports shuttle (NPS) poursuit sa progression. Lancé à l’origine entre Dunkerque, Lille et Dourges, ce service s’était déjà étendu au port de Béthune en novembre 2017. C’est désormais Valenciennes qui est connectée au réseau régional de transport fluvial de conteneurs. Depuis mai 2018, un automoteur de 48 EVP de capacité relie le terminal à conteneurs du port de Dunkerque (terminal des Flandres) à l’un des terminaux portuaires de Valenciennes (Anzin).
Après avoir démarré ce nouveau service conteneurisé, NPS a battu un record mensuel de trafic depuis et vers Dunkerque, avec 2 800 EVP en juin dernier. Le terminal de Dourges, déjà desservi par deux unités fluviales proposant quatre rotations hebdomadaires, a été doté en septembre d’une troisième unité de 88 EVP. «Le service fluvial, comme celui du ferroviaire, continue de se développer, conclut Stéphane Raison. En attendant la construction du canal Seine-Nord Europe.»
*EVP : Equivalent vingt pieds