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Quelle conjoncture agricole en Hauts-de-France ?

Agreste, service de statistique, d’évaluation et de prospective agricole, a livré sa note de conjoncture pour juillet et août. Les principales informations.

En pommes de terre, l’écart de rendement entre les parcelles irriguées et celles conduites en sec est estimé à 14,5 t/ha. 
En pommes de terre, l’écart de rendement entre les parcelles irriguées et celles conduites en sec est estimé à 14,5 t/ha. 
© V. Marmuse

«La production mondiale de blé devrait atteindre son plus bas niveau depuis cinq ans, mettant fin à trois années de forts surplus.» Voici l’information qui ressort de la note de conjoncture d’Agreste Hauts-de-France, pour les mois de juillet et août. Les facteurs : un niveau de production européenne décevant dans les pays du nord, la Russie et l’Ukraine. «Ce contexte est idéal pour une dynamique haussière des marchés des céréales. Ainsi le cours du blé s’envole de façon spectaculaire, passant de 184 /t le 12 juillet à 226 /t le 7 août, soit une hausse de 23 % en trois semaines.»
Très précoce, la récolte régionale de blé tendre s’est déroulée entre le 5 et le 30 juillet. La production est estimée fin août 2018 à 6,82 millions de tonnes, en baisse de 4,6 % par rapport à la récolte de 2017 et de 3,5 % par rapport à la moyenne 2013-2017. A 84 q/ha, le rendement moyen de cette campagne est proche de la moyenne décennale, mais en baisse de 3,3 % par rapport à 2017. La qualité est en revanche très satisfaisante, avec des teneurs en protéines supérieures à 12 % et des PS remarquables, compris entre 76 et 80 kg/hl.
La production d’orges et escourgeons diminuerait de 7,4 % sur un an et de 3 % par rapport à la moyenne 2013-2017. Les rendements d’orge d’hiver, autour de 77 q/ha, sont décevants au regard du potentiel observé en juin. La production régionale est estimée à 0,83 million de tonnes contre 0,98 en 2017. La moisson d’orge de printemps serait meilleure avec des rendements autour de 73 q/ha. La baisse de la production des orges et escourgeons est elle aussi accentuée par une baisse de 2,3 % des surfaces sur un an.
Davantage que les céréales, le colza a fait les frais des mauvaises conditions météo de l’hiver et du printemps. Les rendements atteindraient 35 q/ha. La production de colza 2018 (0,57 millions de tonnes) diminuerait de 16,5 % sur un an.
Pomme de terre : les conditions de sécheresse et de chaleur ont considérablement ralenti la croissance des tubercules et provoqué une sénescence précoce de certaines parcelles. Le retour des pluies à la mi-août permet un reverdissement de certaines parcelles qui s’accompagne parfois de repousses physiologiques. Fin août, le rendement moyen est estimé en baisse de plus de 10 % par rapport à la moyenne quinquennale. L’écart de rendement entre les parcelles irriguées et celles conduites en sec est estimé à 14,5 t/ha en moyenne.

Viande : des marchés contrastés
En bovin, la baisse d’activité, observée habituellement en août, est ressentie cette année dès juillet avec les épisodes de canicule. Jeunes bovins : l’offre peu importante permet de maintenir les prix dans un marché encombré par la baisse des exports. Vaches allaitantes : la demande est en berne en juillet avec les fortes chaleurs. La reprise de l’activité à partir de la mi-août fait réagir à la hausse les cours. Vaches laitières : la demande des industriels se fait au profit des animaux bien conformés avec des cours qui se maintiennent. Pour le milieu de gamme délaissé, les prix s’orientent à la baisse.
Le prix du porc, lui, est resté quasiment stable en juillet-août malgré une offre estivale plutôt réduite. La hausse consent à apparaître avec la pré-rentrée qui stimule l’activité. Le cours s’affiche fin août à 1,46 €/kg, soit en baisse de 9 % par rapport à 2017 et de 11 % par rapport à la moyenne quinquennale. Cette faiblesse du niveau des cours intervient dans un contexte de hausse de cours des aliments. En Europe, les pays du nord connaissent le même scénario avec cependant une reprise des cours plus marquée en août. En France, les exportations du premier semestre s’élèvent à 243 000 tonnes, en hausse de 5,6 % par rapport à 2017. Un premier cas de peste porcine est signalé en Chine fin juillet, alors que l’épidémie s’étend en Roumanie et gagne l’est de la Bulgarie fin août, puis la Belgique.

Lait : production en progression
Malgré la sécheresse, la production laitière du territoire régional s’affiche en légère progression par rapport au niveau de la campagne précédente. La hausse est de 1 % en juin et 2,2 % en juillet. En juillet 2018, le prix moyen du lait en région, toutes qualités confondues, progresse de 3,5 % sur deux mois, mais est en recul de 3,9 % sur un an, première baisse sensible observée depuis octobre 2016. A l’échelle européenne, selon le Cniel, au second semestre, la production laitière devrait ralentir et conforter une hausse du prix du lait. Le prix de la poudre de lait en Europe reste stable, grevé par des stocks d’intervention toujours conséquents. Côté beurre, l’offre extérieure s’est accrue et freine l’ascension des cours qui s’affichent fin août inférieurs à ceux de 2017.

Focus du mois
Le prix d’achat des moyens de production agricole continue de progresser sur un an. En juillet 2018, le prix d’achat des intrants est stable pour le second mois consécutif. En revanche, sur un an, dans le prolongement de la hausse observée depuis le début de l’année, le prix s’est accru de 4,6 % sous l’effet de la hausse des prix de l’énergie et des lubrifiants, des aliments pour animaux et des engrais et amendements. Sur un an, la hausse du prix de l’énergie et des lubrifiants a augmenté de 24,2 %. Depuis octobre 2016, l’augmentation observée est de 22,4 %. En juillet 2018, le prix a très légèrement reculé (- 0,3 %).
Le prix des aliments varie peu (+ 0,2 % par rapport à juin) après un premier semestre de hausse modérée (+ 0,5 % en moyenne sur le premier semestre 2018). En revanche, sur un an, la hausse des prix amorcée en mai 2018 s’amplifie (+ 1,3 %), sous l’effet de l’augmentation conjointe du coût des aliments simples et composés. Les prix des engrais et amendements ont progressé (+ 1,7 %) après deux mois de repli. Sur un an, la hausse des prix enclenchée en mai 2018 après quatre mois de baisse s’est intensifiée (+ 6,9 % contre 2,9 % entre juin 2017 et 2018).
En juillet 2018, le prix des intrants a très légèrement progressé dans l’Otex Grandes cultures (+ 0,4 %) et est resté relativement stable dans les autres Otex. Sur un an, il est en hausse dans l’ensemble des Otex.

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