Résultat record pour Bonduelle cette année
L’entreprise nordiste, qui réalise la majorité de son chiffre d’affaires hors d’Europe, se félicite «d’un résultat record» pour l’année écoulée. Elle souhaite devenir «un référent mondial» en matière d’alimentation végétale.
«Une année charnière.» C’est ainsi que Christophe Bonduelle, président du groupe du même nom, a présenté l’année écoulée, lors de sa conférence de presse annuelle, le 1er octobre. Charnière par les résultats. L’entreprise a ainsi réalisé, pour son exercice 2017-2018 clos le 30 juin, un chiffre d’affaires de 2,776 Md€, soit une progression de 21,4 % en données publiées par rapport aux 2,288 Md€ réalisés l’année dernière. Le résultat opérationnel courant de l’entreprise progresse également de 14,2 % à «un plus haut historique» de 123,6 M€.
«C’est un résultat record dans un environnement exigeant», a résumé Guillaume Debrosse, le nouveau directeur général du groupe, rappelant notamment les effets d’un marché atone en Europe et aux Etats-Unis ou des variations de taux de change. Le groupe voit son activité tirée par sa filiale américaine Ready Pac Food (+ 23,6 %), spécialiste de la salade en portion individuelle acquis au printemps 2017 et devenue Bonduelle Fresh America, cela, malgré «une performance inférieure aux objectifs» due notamment aux retards pris dans la mise en place de plan de compétitivité. Le périmètre historique du groupe voit son activité progresser de 0,3 %, les taux de change impactant négativement l’ensemble (- 2,6 %).
Zone hors-Europe : 55 % du chiffre d’affaires
Année charnière, car désormais le chiffre d’affaires du groupe originaire du Nord est majoritairement réalisé hors d’Europe. «La principale zone d’opération du groupe est devenue l’Amérique du Nord qui représente 47 % du chiffre d’affaires, dont 37 % pour les Etats-Unis», détaille Gregory Sanson, directeur général adjoint du groupe en charge du pôle financier. L’entreprise a ainsi confirmé un partenariat avec Unilever au Brésil, Bonduelle sous-traitant les produits de la marque Knorr alors que le géant anglo-néerlandais met sa force de frappe commerciale au service des produits du groupe français.
D’une manière générale, la zone hors-Europe représente désormais 55 % du CA, la France plus que 22 %. «C’est un symbole de l’internationalisation qui est un axe de notre développement», poursuit Gregory Sanson. Autre changement majeur, «avec l’achat de Ready Pac Food, notre premier métier désormais, c’est le frais prêt à l’emploi». Le frais représente désormais 42 % du CA de l’entreprise, quand les surgelés et les conserves y participent respectivement pour 22 et 36 %. Enfin, le groupe veut privilégier les marques propres, qui totalisent 51 % du CA, sur les marques distributeurs (44 %). «Mais on ne se refuse pas à en faire à partir du moment où on nous donne la possibilité de commercialiser des produits de qualité», insiste Gregory Sanson.
«Explorer les territoires végétaux»
L’entreprise, qui a fait l’acquisition de l’activité fruits et légumes transformés de la marque Del Monte au Canada au mois de juillet 2018 pour 50 M$, en fait un signal de sa volonté «d’aller explorer les territoires végétaux», selon Guillaume Debrosse. «Il s’agit de notre première incursion dans le fruit», a-t-il rappelé. Suivant sa feuille de route stratégique «Vegego !» courant jusqu’en 2025, le groupe ambitionne de devenir «le référent mondial qui assure le bien-vivre par l’alimentation végétale» ce qui passe par «la conquête de nouveaux territoires aussi bien géographiques, qu’en termes de produits, de marques et, pourquoi pas, de services», a précisé Guillaume Debrosse.
Les perspectives du prochain exercice sont plutôt positives. Le groupe «se fixe un objectif de progression du chiffre d’affaires à + 2,5 %», confiant dans le fait que les acquisitions et changements lancés par l’entreprise «vont porter leurs fruits», selon Guillaume Debrosse. Seule inconnue, les taux de change tout d’abord. Ces derniers ont été «extrêmement volatils» en 2017/2018 coûtant à l’entreprise 60 MÄ sur l’exercice, principalement en Amérique du Nord. «On peut déjà imaginer que cela pèsera l’année prochaine», anticipe Gregory Sanson. Surtout les «campagnes agricoles ont été fortement touchées depuis le printemps par les phénomènes de chaleurs dans tous les bassins de production, notamment en pois», explique Guillaume Debrosse, du «jamais vu» selon lui. Le groupe anticipe ainsi d’ores et déjà un impact négatif estimé entre 7 et 8 M€ pour l’année prochaine.