Sécheresse : les syndicats réclament des mesures
La FNSEA demande des dérogations pour le verdissement
L’impossibilité « d’envisager un travail du sol, ni de réaliser des semis dans de bonnes conditions avant plusieurs jours » du fait de la sécheresse va conduire les agriculteurs à se mettre « dans l’illégalité vis-à-vis des obligations du verdissement », estime la FNSEA dans un communiqué du vendredi 3 août. La période de présence obligatoire pour les intercultures Surfaces d’intérêt écologique (SIE) et les Cultures intermédiaires pièges à nitrates (Cipan) démarrant entre « le 30 juillet ou le 6 août dans de nombreux départements ». Les agriculteurs « refusent de faire un semis administratif », insiste le syndicat, qui demande au ministère de l’Agriculture « une dérogation à l’implantation des Cipan et SIE sans préjudice sur le paiement vert » et une reconduction des avances de trésoreries remboursables (ATR) « à hauteur de 90 % des aides Pac ». « Le ministère de l’Agriculture n’a pour le moment proposé aucune solution » sur ces points « malgré les demandes répétées de la profession », insiste l’organisation. « Toutes les productions sont impactées par la canicule, tant végétales qu’animales », estime le syndicat qui juge que « l’application des règlements doit aussi tenir compte de cette situation exceptionnelle ». Il se félicite ainsi des propositions du commissaire européen à l’agriculture Phil Hogan pour venir en aide aux agriculteurs touchés par la sécheresse, notamment la possibilité de percevoir « des paiements Pac anticipés plus élevés ».
La CR demande « un plan d’urgence »
La Coordination Rurale demande dans une lettre à Stéphane Travert publiée vendredi 3 août « d’envisager la mise en œuvre d’un plan d’urgence exceptionnel » pour en atténuer les effets sur le monde agricole. Le syndicat demande notamment « une dérogation de non-couverture automnale des sols pour l’impossibilité de semer les Cipan », des arrêtés de catastrophe naturelle « dans les cas les plus graves » comme en Hauts-de-France ou dans le Grand Est, « des prises en charges par le fonds de calamités agricoles, en particulier pour les fourrages », « le versement le plus précoce possible des aides Pac » ou encore des dégrèvements, voire des exonérations de la taxe foncière sur les propriétés non-bâties (TFNB). Si la sécheresse venait à se poursuivre, « nous considérons qu’il serait alors du devoir de l’État d’envisager des aides directes exceptionnelles » autorisées par l’article 107 du Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE), insiste le syndicat. Ce dernier juge également « primordial » de lancer un « ambitieux plan de développement des capacités de stockage de l’eau » afin « de pallier les conséquences de ces accidents climatiques qui se produisent régulièrement ».