Sécurité : Alerte Agri 80, le réseau de sentinelle samarien
Alerte Agri 80 fait partie des actions menées pour lutter contre les délits dans le département. 1 124 agriculteurs
et gendarmes sont aujourd’hui les sentinelles du territoire.
Des vols d’animaux d’élevage ? «Ce ne sont pas les délits les plus courants dans les exploitations du département», commente le major Claude Guyart, référent agriculture de la gendarmerie dans la Somme.
Depuis 2015, en partenariat avec la chambre d’agriculture et la FDSEA, la gendarmerie a mis en place Alerte Agri 80, un système d’alerte par SMS, lorsqu’un vol (ou une tentative de vol) se produit dans une exploitation.
Le principe est le suivant : un agriculteur victime d’un délit, ou d’une tentative, prévient le centre opérationnel et de renseignement de la gendarmerie en composant le 17. Le centre envoie un SMS aux membres du réseau (agriculteurs et gendarmes) pour signaler les faits. «L’objectif est de rendre vigilant. Les agriculteurs sont nos yeux et, ensemble, nous sommes plus forts», assure le major.
Le système semble fonctionner puisque 377 faits ont été relevés en 2017, et que, pour l’instant, 100 faits de moins sont recensés en 2018. «Le réseau mis en place est une victoire, car 1 124 personnes sont destinataires de ces SMS, soit autant de sentinelles, répartis dans tout le territoire.»
L’objectif est, bien sûr, de poursuivre la progression de ce chiffre. Quatorze SMS Alerte Agri 80 ont été envoyés depuis le début de l’année. Ces derniers ne sont en fait pas systématiques. «Il faut que l’alerte soit donnée très tôt. Car elle n’a plus de sens si le signalement est donné un ou deux jours plus tard.» Pour le vol des chevrettes de Georges Gribauval, le SMS n’a donc pas pu être envoyé.
Des GPS convoités
Les vols les plus fréquents sont en fait ceux du matériel de guidage, type GPS, dérobés sur les tracteurs, les semoirs, les pulvérisateurs… Bref, tout ce qui peut se guider par satellite aujourd’hui. «Dans ce cas, nous avons affaire à de la délinquance très organisée. Une trentaine de faits peuvent être relevés en un seul mois», précise le major Claude Guyart. Plusieurs enquêtes seraient en cours.
Au deuxième rang des choses convoitées : le gasoil. «Il s’agit là de vols périodiques, surtout en période d’irrigation, car les stations sont souvent isolées, en plaine, donc beaucoup moins surveillées.» Enfin, l’outillage et les véhicules stockés à la ferme sont régulièrement volés.
En plus d’Alerte Agri 80, les gendarmes de la Somme ont recours à la prévention. «Nous incitons les agriculteurs à fermer leurs ateliers, à enlever les clés des machines, à être plus vigilants quant aux visiteurs dans leurs exploitations et en plaine… Et surtout, nous les encourageons à nous contacter en cas de doute. Ils ont souvent peur de nous déranger et composent le 17 avec trop de parcimonie.»
En réinstaurant des brigades de contact, la gendarmerie renoue progressivement le dialogue avec les agriculteurs. «Un référent agricole est nommé dans chaque canton pour faciliter le dialogue. Nous voulons être dans la proximité le plus possible.»
Inscription au dispositif ouverte à tous les agriculteurs titulaires d’un numéro Siret, sur www.alerte-agriculture.com/Somme/