Siméon Lenne roule pour le plaisir… de performer
Après deux ans d’absence faute de crise sanitaire, le prix cycliste Jean Vérité sera organisé pour la vingt-cinquième fois à Airaines, ce 21 mars. Siméon Lenne, vingt ans, membre du cyclo club local, prendra le départ. Objectif : se faire plaisir, mais aussi performer.
Après deux ans d’absence faute de crise sanitaire, le prix cycliste Jean Vérité sera organisé pour la vingt-cinquième fois à Airaines, ce 21 mars. Siméon Lenne, vingt ans, membre du cyclo club local, prendra le départ. Objectif : se faire plaisir, mais aussi performer.
Il est loin, le temps où les parents devaient pousser Siméon à faire un peu d’activité physique. «Il était dur à bouger, en rit aujourd’hui sa mère, Stéphanie. Son père, qui a toujours fait beaucoup de vélo, devait presque le pousser dans le dos pour qu’il finisse les promenades.» À désormais vingt ans, le membre du Cyclo club d’Airaines est un accro. À quelques semaines du départ de la course cycliste Ufolep Jean Vérité, à Airaines, le mollienois avale 220 à 230 km par semaine, en plus d’un programme sportif bien établi.
«Je fais partie du club depuis 2017, mais je m’investis pleinement dans le sport depuis cet automne», confie-t-il. Ce 21 mars, il prendra le départ de la course en troisième catégorie, pour la troisième fois de sa vie. Il avait participé aux deux précédentes éditions, en 2018 et 2019, l’événement ayant connu deux années d’annulation pour cause de Covid-19. Mais l’état d’esprit dans lequel Siméon se trouve est tout autre. «Je roule toujours pour le plaisir avant tout. Mais cette fois, j’espère bien faire un résultat. Un podium au moins et, pourquoi pas, une victoire.»
Dans les cuisses
Passer un bon moment est bien ce qui pousse le passionné à enfourcher le vélo. «C’est un bon bol d’air. On roule avec des gens qu’on aime. On fait de belles rencontres…» Pédaler l’a aussi incité à découvrir d’autres sports. «Cette année, je découvre réellement ce qu’est une vraie préparation physique, grâce à un membre du club d’Oisemont qui me suit. Pour que le programme soit complet, j’alterne les sorties sur route avec du home trainer, de la course à pied, de la musculation et de la natation. Les semaines sont bien remplies», sourit-il. Son corps a connu une vraie transformation depuis qu’il s’est mis à rouler sérieusement. «J’ai pris 10 cm et j’ai perdu 10 kg», s’étonne-t-il encore.
Son destrier, un Giant TCR Advanced pro de 7,2 kg doté de roues en carbone à la belle saison, lui est fidèle. Il sillonne les routes samariennes avec lui depuis trois ans. «Il s’agit d’un modèle collector que la marque a arrêté de produire dans cette couleur», annonce-t-il fièrement. Pas de quoi pavaner devant les fans de mécaniques néanmoins. «C’est un très bon vélo d’amateur, mais aujourd’hui, beaucoup dépensent des fortunes dans du matériel professionnel. Je pense que ce n’est pas nécessaire.» Pour Siméon, la différence est dans les cuisses, dans l’endurance et, surtout, dans le mental.
Et dans la tête
Ce dernier critère est d’ailleurs son meilleur atout. «Il a fini énormément de courses seul, plusieurs minutes derrière le peloton, se souvient sa mère. Et pourtant, il n’a jamais voulu abandonner. Il a tenu bon.» Aujourd’hui s’ajoutent à cette volonté des capacités physiques indéniables et de la technicité. Pour faire une performance lors de la course Jean Vérité, ses qualités de grimpeur lui seront aussi nécessaires. Il s’agit d’une boucle de 7,4 km. Huit tours sont à effectuer. La côte qui va du centre d’Airaines vers la gendarmerie sera donc à grimper huit fois. «Je la connais bien, mais je sais déjà qu’elle va faire mal. Le secret sera de ne pas partir trop fort, et d’accélérer à la fin seulement. Et encore, il faut toujours en garder sous le pied, parce que se faire rattraper par un ou deux coureurs est vite arrivé.» Siméon est aussi conscient de ses lacunes. «Je dois encore travailler les virages. J’ai tendance à trop freiner», avoue-t-il.
Une chose est certaine : la bonne ambiance sera au rendez-vous au prix Jean Vérité. «Après cette course, je participerai à celle de Rumigny en avril. Après, on ne sait pas trop. La Covid et les nouvelles règles de sécurité ont mis un gros frein aux organisateurs.» Alors cette course à domicile, il la savourera.
Jean Vérité, une histoire de passionnés
Pour les coureurs, l’enjeu est d’engranger des points, qui leur permettront de monter de catégorie au fur et à mesure de la saison. Objectif championnat départemental, régional, voire national.
74 km (dix boucles de 7,4 km) seront à avaler en première catégorie. Pour le club, cette course est une vitrine, mais l’esprit y est plutôt familial. «Les kilomètres et la vitesse ne sont pas notre but premier. Avec nos adhérents, de moins de vingt ans à plus de soixante-dix ans, nous voulons avant tout passer un bon moment. Nous aimons nous retrouver devant la mairie tous les samedis à 13h30 pour une belle balade», sourit Charly. Les volontaires sont d’ailleurs les bienvenus. Seule condition : être équipé d’un vélo, quel qu’il soit, et d’un casque.