Sucre : Saint Louis Sucre lâche un complément de 4,50 €
La pression mise sur le groupe Saint Louis Sucre commence
à porter ses fruits : sur les 5 € que la CGB avait réclamés au groupe, ce dernier a annoncé un complément de prix à hauteur de 4,5 € par tonne de betterave sur la récolte 2018.
C’est un premier pas dans le bras de fer entre Saint Louis Sucre et les planteurs : parallèlement aux discussions au sujet de la fermeture des usines d’Eppeville et Cagny, le paiement de la récolte 2018 était un point de crispation supplémentaire. Après une première annonce à 13,50 €/t de betterave entière, les planteurs s’étaient mobilisés à plusieurs reprises (à Roye, à Eppeville, à l’ambassade d’Allemagne) face au groupe privé, et ont revendiqué un complément immédiat de 5 €. Le groupe a finalement annoncé un complément à 4,50 €.
Le groupe a donc profité de la situation pour tenter de ramener de la confiance auprès des planteurs avec une annonce les remettant dans «la norme» de 2018. La CGB travaille à la reprise des sites, notamment Eppeville, avec un projet coopératif alternatif et ouvert à tous les planteurs. Celui-ci sera présenté aux planteurs ce lundi 27 mai, à 14h30, à la salle des fêtes d’Eppeville. Mené par la CGB, et établi avec des experts du monde sucrier (industriel et commercial), ce projet vise à proposer aux producteurs intéressés une migration dans un système à gouvernance maîtrisée, et table sur une rentabilité supérieure à la performance actuelle.
REACTION
Dominique Fiévez, président de la CGB80
Il faut garder l’essentiel en vue !
Notre mobilisation depuis quelques semaines a été gagnante et, oui, c’est une victoire syndicale. Mais, d’un côté, nous allons continuer la mobilisation pour les betteraves 2019 et la préparation du contrat 2020, qui devra être conforme à l’accord interprofessionnel mais, surtout, nous poursuivons notre projet de reprise : notre offre de reprise est envoyée cette semaine au directoire de Südzucker.
Nous engageons une démarche vis-à-vis de nos homologues syndicalistes allemands pour leur demander de mettre un terme à leur intervention dans le paysage français et, surtout, nous allons informer les planteurs des détails de notre projet. Ce sera fait ce lundi 27 mai, à 14h30, à la salle des fêtes d’Eppeville. C’est un moment crucial pour notre filière et notre bassin. C’est maintenant que ça va se jouer ! Je compte sur la participation massive des planteurs lundi prochain.