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Une agriculture plus économe en produits phytosanitaires

Le dispositif a été lancé avec le Plan Ecophyto en 2008. Objectif : réduire de 50 % l’usage des herbicides. Quels sont les résultats dans les Hauts-de-France ?

La houe rotative, un des outils pour réaliser le désherbage mécanique, permet de passer sur 100 % de la surface tant sur les parcelles de pois que de légumes verts.
La houe rotative, un des outils pour réaliser le désherbage mécanique, permet de passer sur 100 % de la surface tant sur les parcelles de pois que de légumes verts.
© AAP


L’objectif politique était trop ambitieux, pour ne pas dire irréaliste. «Pour les légumes et les pommes de terre dans le Nord de la France, c’est trop compliqué du fait des conditions climatiques qui provoquent beaucoup de maladies. Et encore plus cette année, qui est catastrophique sur le plan météorologique», reconnaît Bruno Pottiez, animateur Ecophyto et ingénieur territorial en charge du dispositif Dephy dans les Hauts-de-France.
Il n’empêche. Les bases ont été posées. De 2011 à 2015, la réduction des produits phytosanitaires était en moyenne de 12 % alors que la moyenne nationale a enregistré sur la même période une hausse de 9 %. Depuis, les politiques ont revu leur copie dans la version 2 du Plan Ecophyto avec un objectif de baisse à 25 % en 2020 et de 50 % en 2025.
Autant dire qu’il y a du pain sur la planche pour le dispositif Dephy Ferme, qui réunit 185 réseaux pour
1 900 fermes pilotes sur toute la France, dont dix dans les Hauts-de-France pour 127 fermes. Actuellement en phase de réengagement (les validations des candidatures auront lieu le 12 juillet, ndlr), 250 réseaux devraient être constitués pour 3 000 exploitations sous peu. En Nord-Pas-de-Calais, plus de 70 % des agriculteurs dans les réseaux se sont réengagés. Idem en Picardie.
Autre volet du dispositif : le réseau Dephy Expe, qui réunit 41 porteurs de projets, répartis sur près de 200 sites expérimentaux, dont cinq réseaux Expe dans les Hauts-de-France (lire ci-contre). Ses objectifs sont d’évaluer l’impact de réduction des produits phytosanitaires, d’établir des références techniques et de diffuser les résultats. Les expérimentations menées, d’une durée de cinq à six ans, testent des systèmes de culture réduisant d’au moins 50 % l’usage de produits phytosanitaires, en combinant différents leviers d’action innovants.

Les leviers d’action
Pour diminuer l’usage de produits phytosanitaires, tout en faisant en sorte que les agriculteurs conservent la même marge, les agriculteurs du réseau, comme les sites d’expérimentation sous la houlette de l’Inra, d’Agro-Transfert et de la Chambre d’agriculture du Nord-Pas-de-Calais, mettent en place des leviers innovants sur leurs parcelles tels que des méthodes alternatives (désherbage mécanique, non-labour, déchaumage, pratique du bas volume, rotation des cultures...), comme des essais sur les variétés.
«Il y a chez les agriculteurs une véritable conscience de l’impact des herbicides sur l’environnement, note Samuel, ingénieur réseau Dephy Ferme, groupe grandes cultures. Si nous n’avons atteint, pour l’heure, qu’une réduction de 12 %, c’est parce que l’analyse des systèmes des exploitations a pris du temps et qu’il en faut aussi aux agriculteurs pour entrer dans cette logique de réduction de l’usage des herbicides. La phase d’analyse étant à présent terminée, il devrait y avoir un véritable coup d’accélérateur à partir de cette année et jusqu’en 2025. L’objectif de baisse à 50 % devrait être réalisé.»

Chiffres clés

Les réseaux de ferme Dephy en région Hauts-

de-France sont au nombre de dix (soit 127 fermes), répartis ainsi :
- deux groupes «Polyculture-élevage»
- un groupe «Légumes frais»
- un groupe «Légumes d’industrie»
- six groupes «Grandes cultures incluant des cultures industrielles»

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