Une association pour protéger l’origine France
Neuf interprofessions françaises ont créé l’Association des produits agricoles français (Apaf) qui a pour objectif
de contrôler et de garantir l’identification de l’origine française des produits agricoles.
L’Association des produits agricoles de France est née le 22 février sous l’impulsion de neuf interprofessions, Interbev, Inaporc, APVF, CLIPP, Interfel, Anifelt, GIPT, CNIPT et Val’hor, qui veulent faire respecter les fondamentaux du système d’identification mis en place dans les filières, à l’image de Viande de France. Réunissant aujourd’hui onze logos, l’Apaf aura pour rôle de maintenir les exigences liées au logo, notamment lors de l’entrée de nouveaux membres. Pour bénéficier de ce système d’identification, les organisations doivent répondre à un certain nombre de critères : origine France des produits concernés, existence de cahiers des charges, engagement formel des opérateurs des filières concernées, acceptation des contrôles par un organisme tiers. «Quand on connait la complexité du travail collectif, c’est une très belle réussite que d’avoir réussi à fédérer toutes ces filières», se réjouit Dominique Langlois, président d’Interbev et nouveau président de l’Apaf. Il sera assisté, pour la gouvernance de l’association, de deux vice-présidents, Guillaume Roué (président d’Inaporc) et Bruno Dupont (président d’Interfel), et d’un trésorier, Benoît Ganem (président de Val’hor).
Une démarche concrète
«J’entends beaucoup parler de produire en France, mais nous, nous avons concrètement mis en ½uvre une stratégie qui valorise les produits français», a souligné le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, qui a reçu les interprofessions après la création officielle de l’association. Pour insister sur l’importance stratégique de la production agricole pour la France, la réception s’est d’ailleurs tenue à l’Hôtel de Marigny, propriété de la présidence de la République, en présence de François Hollande. Il s’agit en effet «de reconquérir des parts de marché sur le marché national», ajoute Stéphane Le Foll, en répondant à une demande plus forte des consommateurs pour des produits dont la traçabilité est connue et rassurante. Le ministre se veut d’ailleurs confiant quant au succès de l’expérimentation en cours sur l’étiquetage de l’origine de la viande et du lait dans les produits transformés. Sans compter que la stratégie d’identification des produits permet également de les valoriser à l’export, alors que les pays étrangers ont une image très positive de la France. D’autres interprofessions sont déjà intéressées pour rejoindre la démarche, notamment le miel et les ½ufs.
INTERVIEW
Dominique Langlois, nouveau président de l'Apaf
"L'objectif, c'est que le logo ne soit pas galvaudé"
Pourquoi avoir fédéré les interprofessions au sein d’une association pour promouvoir l’origine France ?
Fédérer autant de monde autour d’un identifiant unique, ce n’était pas gagné d’avance, mais il était important de n’avoir qu’une seule identification. Pour le consommateur, trop d’information tue l’information. Et il était important d’avoir une structure qui contrôle la véracité des cahiers des charges. Un comité technique sera mis en place pour les analyser. L’objectif, c’est que le logo ne soit pas galvaudé, et que derrière cette identification, il y ait quelque chose de vrai. Le pire serait qu’un opérateur triche. Le consommateur a besoin d’être rassuré.
Est-ce une réponse aux attentes des consommateurs ?
Les consommateurs sont fiers de manger les produits nationaux. Il ne s’agit pas se refermer mais de montrer notre identité, d’ailleurs on peut très bien avoir de la viande étrangère qui valorise son origine. C’est ce qui se passe dans le domaine du vin.
A travers l’identification, nous voulons aussi répondre au volet social, en particulier aux questions de bien-être animal. L’origine française est un gage de qualité sur tous les plans.
Ce type d’initiative existe- t-il dans d’autres pays ?
Ils commencent à y travailler en Allemagne, il y a une initiative en Irlande autour de la viande bovine…
Mais cette démarche inter-filières n’existe qu’en France pour l’instant.
Ça finira par s’étendre, comme pour la démarche Viande bovine française, lancée en 1996, et que l’Union européenne a rendue obligatoire en 2007.
De même, nous avons obtenu l’étiquetage sur les produits transformés sous forme d’expérimentation, mais cela deviendra une réalité car le consommateur veut savoir ce qu’il y a derrière les produits.
Y-a-t-il des filières déjà intéressées pour entrer dans la démarche ?
Oui, le miel et les ½ufs sont en attente.