Canal Seine-Nord : la phase opérationnelle approche
La réalisation du canal Seine-Nord Europe est rythmée par différentes étapes et un calendrier variable en fonction des territoires qui seront traversés.
La société du canal organisait le mardi 4 février un séminaire technique annuel de la démarche Grand Chantier à la Chambre de commerce et d’industrie Amiens-Picardie. Une réunion basée sur la certitude de la réalisation du projet, dans un calendrier plus ou moins proche selon les secteurs. La démarche «grand chantier» est un dispositif visant à mobiliser le tissu économique et les compétences des territoires pour qu’elles accompagnent le projet. Cette mobilisation concerne les emplois directs mais aussi indirects et induits (hôtellerie, services, restau- ration...). L’objectif de cette approche partenariale est d’avoir une intégration optimale du chantier dans les territoires qu’il traverse. La démarche se décline en cinq dispositifs : canal entreprises, canal solidaire, canal emploi, canal formation, et canal accueil.
Un projet de plus en plus précis
Dans l’Oise, pour le secteur 1 allant de Compiègne à Passel, la concrétisation du projet est imminente. Les premiers travaux sont prévus pour l’automne 2020. Il s’agira dans un premier temps de giratoires, de quais ou encore de défrichements. La véritable phase chantier devrait démarrer pour le printemps 2022. Pour les secteurs 2, 3 et 4, entre Passel et Aubencheul-au-Bac (59), le projet s’engage dans les études d’avant-projet. Ces études permettent d’affiner le tracé et le profil en long du canal (l’altimétrie des différents biefs). Parallèlement, une étude d’évaluation environnementale sera menée pour connaître les impacts du projet et mettre en œuvre la séquence éviter, réduire et compenser. Pendant toutes ces périodes d’études, des interventions sur le terrain pourront être réalisées (études pédologiques, relevés géomètres). Le pont-canal est exclu de ses études. En effet, la particularité technique de l’ouvrage (1 330 m de longueur, 30 m de largeur et 24 m au-dessus de la Somme) a poussé la société du canal à l’intégrer dans un seul et même appel d’offre qui sera lancé au second semestre 2020.
Une opportunité pour les territoires ?
Une étude des besoins en main-d’œuvre pour le chantier commandée par la société du canal révèle la nécessité de trouver entre deux et quatre-mille personnes selon les scénarios pour travailler à la construction du projet. Par exemple, des conducteurs d’engins et des chauffeurs de poids lourds seront recherchés, mais aussi des ouvriers du génie civil ou encore des encadrants. Ce résultat est le fruit d’un savant calcul entre de nombreuses données tel que les taches à réaliser (terrassement, aménagement, génie civil, travaux routiers...), le calendrier, le nombre de mètres cubes de terre transportable par une pelle par jour, le nombre de jours ou les conditions climatiques permettent le terrassement... Auquel il faut ajouter les plus ou moins grands travaux aux alentours, tel que le grand Paris, les aménagement liés à l’organisation des Jeux olympiques ou, encore, les travaux du port de Dunkerque.
Des contrats territoriaux de développement
Ces engagements ont pour objet la mise en œuvre d’un dialogue entre les gestionnaires du projet et le territoire. Ils porteront sur trois volets : l’aménagement en bord de canal, le développement économique, l’emploi, la formation, l’insertion pendant et après le chantier, et l’accueil et l’organisation du chantier en lien avec la vie du territoire. Sur ce dernier point, par exemple, il s’agira certainement de centraliser l’offre de logement pour les entreprises amenées à travailler dans le secteur. Un point intéressant pour les agriculteurs qui pourraient proposer des terrains ou des logements en ferme, ou corps de ferme réaffectés.