Blé
C’est quoi cette «épidémie» de taches physiologiques sur les céréales ?
Depuis début avril, on voit apparaître de nombreuses taches sur les F2/F3 du moment des blés, soit sur toutes les feuilles, souvent sur la pointe. Et tout le monde s’interroge : est-ce de la maladie ? Le retour de l’helminthosporiose ? Faut-il déclencher les T1 ?
Depuis début avril, on voit apparaître de nombreuses taches sur les F2/F3 du moment des blés, soit sur toutes les feuilles, souvent sur la pointe. Et tout le monde s’interroge : est-ce de la maladie ? Le retour de l’helminthosporiose ? Faut-il déclencher les T1 ?

Ces taches pourraient faire penser à de la septoriose ou de l’helminthosporiose du blé (maladie très rare), mais ce sont en réalité des tâches physiologiques. Premièrement, ces deux maladies évoluent de feuilles en feuilles, du bas vers le haut, avec des pluies abondantes. Or, les dernières pluies remontent à plus de trente jours avant apparition des symptômes dans bien des cas. Un premier élément qui permet déjà de douter que ce soit de la maladie.
En second lieu, les céréales sont globalement mal enracinées, les structures des parcelles ne sont pas bonnes après deux années humides avec des chantiers de récoltes parfois très compliqués, et le sec présent dans la région depuis fin février n’arrange rien : les blés sont stressés. Si, à cela, on ajoute les fortes amplitudes thermiques de début avril avec des gelées le matin et plus de 20 degrés en journée, du vent d’est desséchant, on explique les ponctuations ou marquages qu’on retrouve fréquemment en plaine.
Observation requise des parcelles
Par le passé, il a été observé des différences de symptômes selon les variétés, la profondeur/exposition des parcelles, etc. On peut également observer ce type de symptômes dans des parcelles où des régulateurs ou des fongicides ont été appliqués ces derniers jours sur des plantes déjà stressées, en conditions non optimales. Dans tous les cas, si vous avez un doute en parcelle, pensez à bien observer le centre des taches : en cas de septoriose, il y a présence de pycnides. Ou prélevez des feuilles et mettez-les à incuber 24h dans une bouteille vidée puis observez. La présence de pycnides et cirrhes (gel translucide/blanc) témoigne de la présence de septoriose. La présence de filaments, de petits poils sombres, est quant à elle synonyme d’helminthosporiose du blé (très rare).
Un risque maladies faible
En totale opposition avec la campagne 2024, à l’approche du stade 2 nœuds, le risque maladie 2025 est faible sur la région : on observe peu, voire pas de septoriose et l’absence de pluies significatives empêche les contaminations par la maladie. Tout est au vert pour le moment sur septoriose, pas de déclenchement de traitement à 2 nœuds. Il faudra évidemment rester vigilant en fonction des conditions météo du reste de la montaison.
Le risque rouille jaune était faible jusqu’alors sur notre région et on n’a pas observé de symptômes à des stades précoces. Mais le risque s’accentue ces derniers jours sur une large bordure maritime où on observe des symptômes sur variétés sensibles (Complice, RGT Sacramento, Celebrity, Prestance…) Il ne faut pas hésiter à aller observer dans les parcelles avec la remontée des températures, sur les situations les plus à risque (bordure maritime et variétés sensibles notes <= 6) et à intervenir avec une triazole efficace (tébuconazole …) solo ou associée avec une strobilurine.